Un couple, de retour de vacances aux Seychelles, consulte pour des éruptions prurigineuses sur les membres inférieurs et supérieurs (fig. 1). Les lésions, érythémateuses et papuleuses, sont apparues douze jours après leur arrivée sur l’île. Ils sont restés sur la plage proche de la mangrove et n’ont pas ressenti de piqûres. Les sandflies, petits moucherons présents en zone humide et chaude, sont suspectés. Un traitement par antihistaminique s’avère efficace contre les démangeaisons.
Les sandflies sont en fait des biting midges, ou diptères piqueurs du genre Culicoides.1 Ils sont présents dans les milieux chauds et humides où les larves peuvent se développer dans le sable, la vase ou la boue. Ils sont présents partout dans le monde. En France, ils se trouvent surtout dans le Sud mais s’étendent dans le Nord avec le réchauffement climatique.2 Ces moucherons piqueurs mesurent environ 2 mm, sont de couleur noire, ont deux antennes, un thorax cerclé et des ailes larges et tachetées. Ils sortent le soir et la nuit et détestent le vent. Hématophages, les femelles piquent à plusieurs reprises pour porter leurs œufs à maturité. Ceux-ci évoluent en quatre stades : œuf, larve, pupe et adulte. La pénétration de la salive de l’insecte maintient la fluidité du sang et provoque une réaction allergique érythémateuse intense. Généralement, les piqûres sont très douloureuses. Les lésions apparaissent vési­culeuses, voire bulleuses, très prurigineuses. Elles peuvent se compliquer en érysipèle, voire en septicémie. La transmission vectorielle d’arboviroses est possible.2 Le plus souvent, l’évolution est favorable en dix jours. Le traitement est symptomatique, avec la cétirizine (10 mg/j). La prévention consiste à porter des vêtements longs, à utiliser des répulsifs type DEET 50 % et à dormir sous une moustiquaire imprégnée.
Références
1. Herranz C, Caré W. Buller en vacances… Rev Prat Med Gen 2017;31(978):234.
2. Mellor PS, Boorman J, Baylis M. Culicoïdes moucherons piqueurs : leur rôle en tant que vecteurs d’arbovirus. Revue annuelle d’entomologie 2000;45:307-40.

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