Hervé, 49 ans, a été piqué par un frelon sur le dos de la main il y a 48 heures. Il consulte car il a, depuis 24 heures, un œdème de la main gauche, une hyperthermie à 38 °C et des adénopathies axillaires du côté gauche. Il ressent une sensation de chaleur au niveau de cette zone, qui est très érythémateuse (figure).

L’érysipèle est une dermohypodermite, le plus souvent secondaire à un streptocoque et faisant suite à une lésion cutanée : traumatisme iatrogène (pose d’une voie veineuse), morsure par un animal, infection fongique superficielle, piqûre d’un insecte.

Classiquement, dans les 48 heures qui suivent l’effraction cutanée, des frissons et une hyperthermie apparaissent. Des lésions cutanées à type de macules érythémateuses deviennent rapidement coalescentes et forment un placard rouge vif tendu avec un aspect en peau d’orange. On observe dans certains cas des adénopathies satellites, et plus rarement une lymphangite.

Cette lésion est en général assez bien limitée (bourrelet périphérique) et le patient peut alléguer des sensations de tension ou de cuisson. La répétition de ces épisodes infectieux peut être à l’origine d’un lymphœdème responsable d’ulcères.

La prise en charge est réalisable en ambulatoire si l’observance et les conditions sociales le permettent. En l’absence de signes de gravité, on utilise l’amoxicilline (50 mg/kg/j en 3 prises pendant 7 jours [max 6 g/j]). Si allergie : clindamycine (Dalacine) 600 mg x 3/j (x 4/j si poids > 100 kg) pendant 7 jours ou pristinamycine (Pyostacine) 1 g x 3/j pendant 7 jours.

Cet article paraîtra prochainement dans La Revue du Praticien Médecine générale. 
Référence
Monsel G, Pourcher V, Caumes E. Érysipèle : sus à la porte d’entrée !  Rev Prat Med Gen 2017;31(982):407-9.

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