Jean-Charles, 54 ans, consulte pour une hypopigmentation de la zone scrotale (figure) et une décoloration des poils en regard. Il explique que cette anomalie pigmentaire est ancienne mais qu’elle se majore avec le temps.

La prévalence du vitiligo avoisine les 1 % au sein de la population générale et est encore moins fréquente au niveau génital. Cette dermatose génitale est associée à une atteinte extragénitale dans près de 32 % des cas. Elle touche plus volontiers les hommes que les femmes, et son origine semble liée au phénomène de Koebner.

Cliniquement, un prurit peut survenir à la phase initiale. Des placards maculeux achromiques à l’aspect blanc laiteux et aux limites nettes sont observés secondairement. Dans certains cas, les lésions ont une bordure hyperpigmentée (vitiligo trichrome). Cette dermatose peut être associée à une décoloration des poils ou leucotrichie. Chez l’homme, l’atteinte génitale peut concerner les zones pileuses (scrotum, pubis), mais aussi les semi-muqueuses (gland ou prépuce). 

La prise en charge repose le plus souvent sur l’abstention thérapeutique, surtout si les lésions sont stables et anciennes. Toutefois, pour des raisons esthétiques, il est possible de recourir aux dermocorticoïdes, à la photothérapie, au tacrolimus topique voire, depuis peu, aux inhibiteurs de Janus Kinases (JAK1 et 2).

Pour en savoir plus
Dauendorffer JN, Ly S. Dermatologie génitale masculine et féminine. Ed. Elsevier Masson, 2021. 

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