Condylomes génitaux de l’enfant : une contamination sexuelle rare, mais à envisager
Les condylomes génitaux sont des verrues bénignes dues à des papillomavirus à bas risque oncogène.
Chez l’adolescent, le mode de transmission est le plus souvent sexuel, mais chez l’enfant, dans plus de 90 % des cas, la contamination est manuportée à partir de verrues vulgaires de l’enfant ou de son entourage, ou de linges domestiques souillés.
Chez le nourrisson, les condylomes peuvent également être secondaires à une infection materno-fœtale.
En cas de doute ou de sévice suspecté, une hospitalisation est nécessaire pour réaliser un bilan à la recherche d’autres localisations (examen gynécologique et anuscopie), et des prélèvements bactériologiques et virologiques en quête d’autres infections sexuelles, ainsi que pour assurer une prise en charge psychologique et organiser une enquête sociale.
En l’absence de retentissement, l’abstention thérapeutique peut être envisagée en raison de la régression spontanée des lésions. En cas de symptômes ou de gêne esthétique, un traitement local est proposé en fonction de l’âge et de la profusion de l’atteinte : cryothérapie en cas de condylomes peu nombreux ou, chez les adolescents, vaseline salicylée, imiquimod, destruction au laser ou chirurgie sous anesthésie générale en cas de condylomes profus.
Le mode de contamination par voie sexuelle est rare mais reste possible. Il convient donc de toujours se poser la question des sévices sexuels en étant à l’écoute de l’enfant (dénonciation spontanée d’une agression sexuelle, troubles du comportement, plaintes somatiques) et de rechercher d’autres signes éventuels de maltraitance.