Contamination par les moisissures : mesures de prévention (fiche-conseils pour les patients)
Le développement des moisissures dépend des conditions environnementales du substrat sur lequel elles se multiplient. Plusieurs mesures de précaution sont à respecter pour éviter l’apparition de ces micro-organismes dans un bâtiment professionnel ou individuel.
Recommandations face à la présence et la croissance de la plupart des moisissures, favorisées par l’humidité et la chaleur
- Obtenir une humidité relative ambiante se situant entre 45 et 60 %.
- Éviter l’utilisation d’un nettoyeur ou d’une centrale vapeur sans aération de la pièce. Pas d’aquarium dans les chambres à coucher.
- Se souvenir que là où il y a des acariens, il y a des moisissures puisqu’il y a interactions entre eux. Les acariens se nourrissent de moisissures et peuvent disperser les spores à distance en les transportant sur leur dos.
- Rechercher tout signe d’infiltration par capillarité, défaut de structure, isolation défectueuse ou fuite d’eau, de condensation sur les vitres.
- Aérer toutes les pièces matin et soir pendant au moins 20 minutes.
- Vérifier le bon fonctionnement des VMC et des grilles d’aération (nettoyage...).
- Ne pas chauffer les pièces à plus de 19 °C.
- Inspecter la terre de plantes vertes régulièrement arrosée qui peut favoriser le développement de moisissures.
- Éviter les climatiseurs mal entretenus et humidificateurs qui favorisent le développement de moisissures dans les logements ou bureaux.
Préconisations du CES Air (comité d’experts spécialisés) lorsque les taches de moisissures sont installées (rapport de l’Anses de 2016)
- En cas de surface contaminée inférieure à 0,2 m2 (niveau faible de contamination), le nettoyage par le particulier est possible, avec certaines précautions :
– utiliser un nettoyant tout usage ;
– lors du nettoyage, la personne doit se protéger des spores volatiles : lunettes de protection, gants en caoutchouc, masque FFP2 ou type N95, combinaison de protection ; bien aérer la pièce ; ne pas utiliser de brosse afin d’éviter la dispersion des spores ;
– laver la partie à traiter avec une éponge humide et produit d’entretien, puis rincer avec une autre éponge légèrement imbibée d’eau ; enfin, essuyer avec un linge et bien aérer ;
– l’utilisation d’eau de javel 1 volume pour 9 volumes d’eau, très efficace, est moins conseillée qu’auparavant en raison de son caractère irritant et polluant.
- En cas de surface contaminée entre 0,2 et 3 m² (niveau moyen de contamination) l’intervention d’une entreprise spécialisée est nécessaire. Ne pas nettoyer la surface seul.
- Une surface de plus de 3 m² de moisissures requiert l’intervention d’un professionnel labellisé pour la désinfection (niveau élevé de contamination avec critère d’insalubrité).
- La solution ultime et la plus efficace reste le déménagement dans un nouveau logement sain exempt de toute contamination et d’humidité.
Faire appel à un conseiller médical en environnement intérieur
Cela fait également partie de l’arsenal mis à la disposition des allergiques. L’objectif est d’évaluer l’importance des surfaces contaminées et de prévoir des prélèvements pour identifier les espèces de moisissures. Cette visite à domicile est prise en charge uniquement sur prescription médicale de l’allergologue après un bilan.
Autres mesures/pièges
- Pour les joueurs d’instruments à vent : nettoyer trompette, clarinette, flûte, cornemuse, car des moisissures se développant à l’intérieur peuvent entraîner des pathologies respiratoires.
- En voiture : ne pas oublier de traquer les moisissures dans les véhicules (filtres de ventilation, sièges, coffre).
- Les personnes allergiques à l’Alternaria doivent tenir compte d’une possible apparition d’une rhinite estivale confondue à tort avec une rhinite pollinique. Il faut donc consulter l’allergologue.
- Pour éviter les allergies croisées alimentaires, ne jamais manger d’aliments contaminés par des moisissures même après les avoir nettoyés.