Principales toxidermies : délai de survenue et caractéristiques cliniques et biologiques |
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Toxidermie | Délai de survenue | Principaux signes cliniques | Principaux signes biologiques |
Exanthème maculo-papuleux
| De 4 à 14 jours | Exanthème couvrant une surface cutanée variable, fait de macules et papules érythémateuses ; atteinte du visage absente ou minime sans œdème ; pas d’atteinte muqueuse ; fièvre modérée possible ; prurit variable | Syndrome inflammatoire modéré ; parfois discrète éosinophilie ou polynucléose ; bilans hépatique et rénal normaux ou peu perturbés (voir tableau 1) |
Urticaire retardée
| De quelques heures à quelques jours | Urticaire labile ou fixe ; pas d’atteinte muqueuse | Bilan biologique normal (si réalisé) |
Érythème pigmenté fixe
| De 1 heure à quelques heures | Macules érythémateuses ou purpuriques arrondies, parfois bulle centrale, cicatrisation avec pigmentation post-inflammatoire, récidive toujours aux mêmes endroits ; atteinte génitale possible Forme généralisée : touche surtout des sujets âgés, patches bien limités à centre bulleux, décollement souvent > 10 % de la surface corporelle, atteinte d’au moins 3 segments anatomiques, peu ou pas d’atteinte muqueuse | Bilan biologique non indiqué dans les formes localisées Formes généralisées : syndrome inflammatoire modéré, pas d’anomalie notable de l’hémogramme ni du bilan hépatique, parfois insuffisance rénale fonctionnelle si décollements étendus |
PEAG
| De 1 à 11 jours | Exanthème diffus fébrile, renforcé dans les grands plis, parsemé de petites pustules blanchâtres ; pseudo-signe de Nikolsky par coalescence des pustules ; pas d’atteinte muqueuse | Polynucléose neutrophile, parfois hyperéosinophilie, syndrome inflammatoire, rarement cytolyse hépatique et/ou insuffisance rénale |
DRESS
| De 2 à 8 semaines (parfois délai plus court) | Exanthème infiltré couvrant plus de 50 % de la surface corporelle, voire érythrodermie ; œdème infiltré du visage ; pas d’atteinte muqueuse ou chéilite limitée ; conjonctivite ; adénopathies supracentimétriques ; fièvre élevée ; altération de l’état général ; arthromyalgies ; manifestations d’atteinte viscérale spécifique Possibles séquelles auto-immunes à distance (thyroïdite, diabète) | Hyperéosinophilie, lymphocytose hyperbasophile, syndrome inflammatoire, cytolyse et/ou cholestase, insuffisance rénale fonctionnelle ou organique, réactivations virales (virus HHV6, EBV, CMV), manifestations biologiques d’atteinte d’organe (ex : troponine si atteinte cardiaque) |
Nécrolyse épidermique (syndromes de Stevens-Johnson et de Lyell)
| De 4 à 28 jours | Début par un syndrome pseudogrippal et des symptômes muqueux (odynophagie, brûlures oculaires…) Macules purpuriques, pseudococardes, vésicules, bulles, décollement en linge mouillé, signe de Nikolsky, érosions muqueuses, fièvre élevée, altération de l’état général, déshydratation, dénutrition À distance : séquelles fréquentes, notamment cutanées, oculaires, psychologiques, pouvant impacter la qualité de vie à long terme | Syndrome inflammatoire, leuconeutropénie, lymphopénie, cytolyse hépatique en général modérée, insuffisance rénale fonctionnelle, hypophosphorémie, hyperlactatémie |
CMV : cytomégalovirus ; DRESS : drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms ; EBV : virus d’Epstein-Barr ; HHV-6 : herpèsvirus humain de type 6 ; PEAG : pustulose exanthématique aiguë généralisée. |