Valérie, 40 ans, suivie pour de multiples allergies (alimentaires, cutanées, respiratoires), consulte pour une éruption du visage prurigineuse évoluant depuis quelques jours. Des lésions péribuccales microvésiculeuses sur un placard érythémateux avec quelques squames/croûtes sont identifiées. La patiente révèle être stressée depuis quelques temps et se ronger les ongles, d’où la pose d’un vernis semi-permanent.

L’eczéma de contact est dû à une réaction d’hypersensibilité retardée déclenchée par une substance exogène au contact de la peau (direct ou aéroporté). Cette dermatite allergique survient généralement dans les sept jours après le premier contact avec l’allergène, mais parfois après plusieurs mois (phase de sensibilisation). Cet eczéma peut concerner les adultes comme les enfants.
Cliniquement, les lésions classiques d’eczéma, érythémateuses, prurigineuses avec xérose cutanée, vésicules, voire exsudats et croûtes, sont visibles au niveau ou à distance de la zone de contact avec l’allergène. Une enquête allergologique est réalisée pour rechercher l’agent responsable (vernis, parfum, bijoux…).
Aucun examen complémentaire n’est nécessaire au diagnostic. Des explorations allergologiques utilisant des patch tests sont proposées pour confirmer le diagnostic étiologique et rechercher des allergies associées.
Le traitement est symptomatique, avec des soins locaux : traitement de l’eczéma par des dermocorticoïdes et émollients sur les zones atteintes. Le traitement préventif repose sur l’éviction du contact avec l’allergène en cause. En cas d’eczéma de contact professionnel, le patient doit être adressé au médecin du travail.

Cette fiche est le 2e diagnostic différentiel d’une série de 4, à retrouver dans les prochains numéros et sur https://www.larevuedupraticien.fr/articles/cas-cliniques

Pour en savoir plus

Lachapelle JM. Stratégie diagnostique et thérapeutique devant une suspicion d’eczéma de contact. Rev Prat Med Gen 2006;56(3):277-83.

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