Une jeune femme de 22 ans consulte pour une éruption plantaire bilatérale douloureuse (fig. 1 ), responsable d’une sensation de brûlure, d’un prurit et d’une gêne à la marche. Ce tableau évoluant depuis plusieurs années par poussées est considéré par la patiente comme un eczéma. Aucun antécédent personnel ou familial ni de traitement en cours. Consommation tabagique active estimée à 8 paquets-années.
À l’examen clinique : éruption pustuleuse sur l’ensemble de la voûte plantaire sur un fond érythémateux d’allure inflammatoire. Les lésions sont d’âges différents, confluentes et laissent après rupture une macule brunâtre sèche (fig. 2), parfois desquamante. Il n’y a pas de fièvre associée, et les aires ganglionnaires sont libres.
Il s’agit donc d’une poussée typique de pustulose palmo-plantaire (PPP).
À l’examen clinique : éruption pustuleuse sur l’ensemble de la voûte plantaire sur un fond érythémateux d’allure inflammatoire. Les lésions sont d’âges différents, confluentes et laissent après rupture une macule brunâtre sèche (fig. 2), parfois desquamante. Il n’y a pas de fièvre associée, et les aires ganglionnaires sont libres.
Il s’agit donc d’une poussée typique de pustulose palmo-plantaire (PPP).
Discussion
Les mécanismes de cette dermatose volontiers féminine sont encore inconnus. Elle se différencie de l’eczéma par l’éruption de pustules au lieu de vésicules ; les croûtes brunes seraient caractéristiques de la PPP. L’association avec le psoriasis est fréquente (mais aussi avec un Fiessinger- Leroi-Reiter ou un SAPHO) et la prise en charge similaire.
Le lien entre PPP et tabagisme est bien établi.1, 2 Selon une hypothèse physiopathologique, le tabac induirait des modifications morphologiques et fonctionnelles des polynucléaires neutrophiles. Une étude montre un bénéfice significatif de l’arrêt du tabac en termes de régression des lésions chez près de la moitié des patients concernés.3
D’autres théories suggèrent qu’il pourrait s’agir d’une maladie auto-immune. En effet, des anticorps anti-récepteurs cholinergiques nicotiniques sont détectés chez 42 % des malades atteints de PPP, alors qu’on ne les retrouve chez aucun des patients souffrant d’eczéma chronique des mains.4
La PPP, pathologie chronique récidivante et invalidante, énigme pour les chercheurs, est un diagnostic clinique. En l’absence de recommandations thérapeutiques spécifiques, sa prise en charge associe classiquement un corticoïde topique de classe forte sous pansement occlusif puis de l’acitrétine ± PUVAthérapie. Malheureusement, aucune thérapie n’a montré une efficacité radicale, et le recours au spécialiste est souvent indispensable.
Le médecin généraliste, outre la prise en charge symptomatique, doit insister sur l’arrêt du tabac.
Le lien entre PPP et tabagisme est bien établi.1, 2 Selon une hypothèse physiopathologique, le tabac induirait des modifications morphologiques et fonctionnelles des polynucléaires neutrophiles. Une étude montre un bénéfice significatif de l’arrêt du tabac en termes de régression des lésions chez près de la moitié des patients concernés.3
D’autres théories suggèrent qu’il pourrait s’agir d’une maladie auto-immune. En effet, des anticorps anti-récepteurs cholinergiques nicotiniques sont détectés chez 42 % des malades atteints de PPP, alors qu’on ne les retrouve chez aucun des patients souffrant d’eczéma chronique des mains.4
La PPP, pathologie chronique récidivante et invalidante, énigme pour les chercheurs, est un diagnostic clinique. En l’absence de recommandations thérapeutiques spécifiques, sa prise en charge associe classiquement un corticoïde topique de classe forte sous pansement occlusif puis de l’acitrétine ± PUVAthérapie. Malheureusement, aucune thérapie n’a montré une efficacité radicale, et le recours au spécialiste est souvent indispensable.
Le médecin généraliste, outre la prise en charge symptomatique, doit insister sur l’arrêt du tabac.
Références
1. Olazagasti JM, Ma JE, Wetter DA. Clinical features, etiologic factors, associated disorders, and treatment of palmoplantar pustulosis: the Mayo Clinic Experience, 1996-2013. Mayo Clin Proc 2017;92:1351-8.
2. Wilsmann-Theis D, Jacobi A, Frambach Y, et al. Palmoplantar pustulosis – a cross-sectional analysis in Germany. Dermatol Online 2017;23(4): pii: 13030/qt0h15613d.
3. Michaëlsson G, Gustafsson K, Hagforsen E. The psoriasis variant palmoplantar pustulosis can be improved after cessation of smoking. J Am Acad Dermatol 2006;54:737-8.
4. Hagforsen E, Awder M, Lefvert AK, Nordlind K, Michaëlsson G. Palmoplantar pustulosis: an autoimmune disease precipitated by smoking? Acta Derm Venereol 2002;82:341-2.
2. Wilsmann-Theis D, Jacobi A, Frambach Y, et al. Palmoplantar pustulosis – a cross-sectional analysis in Germany. Dermatol Online 2017;23(4): pii: 13030/qt0h15613d.
3. Michaëlsson G, Gustafsson K, Hagforsen E. The psoriasis variant palmoplantar pustulosis can be improved after cessation of smoking. J Am Acad Dermatol 2006;54:737-8.
4. Hagforsen E, Awder M, Lefvert AK, Nordlind K, Michaëlsson G. Palmoplantar pustulosis: an autoimmune disease precipitated by smoking? Acta Derm Venereol 2002;82:341-2.
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