Michèle, 67 ans, consulte pour une mycose linguale qui persiste depuis plusieurs mois malgré différents traitements antifongiques (miconazole ou amphotéricine B). La patiente déclare avoir une hygiène buccodentaire irréprochable.
Sur le plan clinique, un enduit de couleur brune est identifiable au niveau du dos de la langue.
La langue noire villeuse est une affection fréquente située au niveau de la partie dorsale de la langue (la zone postérieure médiane peut être également concernée) qui survient à la suite d’une prolifération bactérienne, de certaines variétés de Candida (Candida albicans le plus souvent) ou d’agents saprophytes.
Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de cette lésion : radiothérapie ou chimiothérapie, antibiothérapie intempestive, hygiène buccale excessive, tabagisme.
Cliniquement, la langue prend une coloration anormale : elle apparaît verte, jaune, brune ou, dans certains cas, noire. La coloration brune est due aux bactéries chromogènes. Une dysgueusie est possible, souvent peu intense.
Sur le plan anatomopathologique, il existe un allongement des papilles filiformes au niveau de leurs prolongements kératinisés et une accumulation de mucus visqueux (due à la présence de bactéries chromogènes).
La prise en charge repose en premier lieu sur l’éviction des facteurs inducteurs (médicaments notamment) quand elle est possible.
Il est également important d’inciter le patient à modifier son comportement (hygiène trop importante, éviction du tabac).
Le traitement curatif consiste en un simple brossage quotidien de la langue, et à des bains de bouche à base de bicarbonate de sodium si besoin. Il est enfin possible de prescrire une solution de trétinoïne diluée pour réduire l’expansion des kératinocytes.
Laskaris G. Atlas de poche des maladies buccales. Paris: Flammarion Médecine-Sciences, 2006.
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