Michèle, 68 ans, est très anxieuse du fait d’une procédure de divorce en cours. Une raréfaction de ses sourcils, côté droit, est constatée (figure). Elle explique que cela résulte d’un frottement de cette zone dans le but de faire disparaître sa lentiginose actinique sus-orbitaire (figure, flèche verte). 

Plusieurs origines peuvent être responsables d’une raréfaction des sourcils : pathologie auto-immune, traumatisme, hypothyroïdie, dermite, infection, iatrogénie, génodermatose, néoplasie. Les traumatismes des sourcils sont les causes les plus fréquentes. Deux cas de figure sont classiquement décrits : la trichotillomanie, geste visant à s’épiler les sourcils, et la trichoteiromanie, correspondant à la perte du sourcil secondairement à des frottements soutenus. 

Cliniquement, la trichoteiromanie – terme utilisé pour la première fois en 2001 par Freyschmidt – se caractérise par l’absence localisée ou diffuse des sourcils depuis leur base. Dans certains cas, on peut observer une lichénification de la zone atteinte, du fait du grattage intempestif, surtout s’il est chronique. 

La prise en charge repose avant tout sur une psychothérapie. Par ailleurs, certains auteurs préconisent d’administrer de la N-acétylcystéine par voie orale pour permettre une repousse ; cette molécule agit sur le glutamate, qui a une action irritative sur le poil.

Pour en savoir plus
Salas-Callo CI, Pirmez R. Trichoteiromania: Good response to treatment with N-Acetylcysteine. Skin Appendage Disorder 2019;5(4):242-5.   

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