Idées reçues : vrai ou faux ?
Les tiques tombent des arbres
FAUX, les tiques vivent à moins d’un mètre du sol, dans un milieu tempéré et humide.
Les tiques mangent une fois par an
VRAI, une tique fait un repas sanguin par an. Donc une tique repue ne repiquera pas tout de suite.
Si l’on se fait piquer par une tique, le risque de développer une maladie est important
FAUX, le risque est inférieur à 5 %. C’est pour cela qu’une antibioprophylaxie est inutile, ce d’autant que le risque de développer quand même une borréliose de Lyme après une antibioprophylaxie n’est pas nul non plus. Inspecter régulièrement l’apparition d’un érythème migrant et consulter au moindre signe clinique sont donc des réflexes importants afin de traiter le plus précocement possible et obtenir ainsi une guérison plus rapide.
La borréliose de Lyme est une maladie à déclaration obligatoire.
FAUX, cette maladie ne répond pas aux critères de la déclaration obligatoire car c’est une maladie fréquente, sans contamination interhumaine, avec une définition trop ou pas assez stricte, et sans menace de santé publique imminente et grave.
La borréliose de Lyme se transmet de la mère à l’enfant
FAUX, s’il existe une transmission avérée des anticorps anti-Borrelia de la mère à l’enfant, il n’existe pas à ce jour de cas décrits de borréliose de Lyme néonatale. Néanmoins, il existe un unique cas de mort fœtale in utero où Borrelia aurait été retrouvée en post-mortem dans les tissus fœtaux. Aucun risque malformatif n’a été mis en évidence à ce jour. En revanche, une femme enceinte atteinte de borréliose de Lyme sera plus à risque de fausses couches spontanées, justifiant donc un traitement antibiotique sans attendre.
La borréliose de Lyme est une maladie sexuellement transmissible
FAUX, à ce jour, la transmission sexuelle n’est pas démontrée. Il est difficile de mener des études pour étudier cette transmission car un couple vit dans les mêmes conditions, avec le même risque d’exposition le plus souvent.
On ne guérit jamais complètement de la borréliose de Lyme.
FAUX, après une antibiothérapie avec la bonne molécule, à la bonne dose et la bonne durée, l’évolution d’une borréliose de Lyme est favorable, même si la guérison complète peut prendre plusieurs mois, voire années concernant les neuroborrélioses. Une borréliose qui n’évolue pas favorablement doit faire rechercher un diagnostic différentiel associé. En cas de doute concernant le diagnostic ou sur l’éradication de Borrelia, le patient doit être adressé à un centre de référence des maladies vectorielles à tiques.
Borrelia peut s’enkyster et devenir insensible aux antibiotiques
FAUX, Borrelia, comme toutes les bactéries ne peut pas s’enkyster (forme présente chez certains parasites uniquement). Ce qui est pris pour des kystes sont en fait des formes déficientes, arrondies. Ces formes arrondies n’ont été produites qu’in vitro dans des conditions extrêmes de pH ou d’osmolarité qui sont incompatibles avec la vie humaine. Ces formes n’ont jamais été mises en évidence chez l’homme ou chez des animaux infectés naturellement.
Borrelia en phase de croissance stationnaire est moins sensible aux antibiotiques.
VRAI, cela a été démontré. C’est en partie pour cela que les doses antibiotiques recommandées sont élevées. Le respect des posologies est primordial car elles permettent de détruire Borrelia dans ces conditions. L’adaptation des posologies au poids du patient permet d’éviter un éventuel sous-dosage.
Les symptômes persistants post-Lyme prouvés et traités selon les recommandations sont dus à la persistance de Borrelia
FAUX, à ce jour, aucune étude n’a démontré la persistance de Borrelia sous une forme vivante et capable de se multiplier dans les tissus après une antibiothérapie telle que préconisée dans les recommandations. La physiopathologie de ces symptômes persistants souvent invalidants pour les patients et dont la prise en charge précoce est fondamentale est encore mal connue. Les principales hypothèses sont : la dysrégulation des réponses inflammatoires, des processus auto-immuns, le rôle du microbiote intestinal, une neuro-inflammation cérébrale chronique et une sensibilité accrue du système nerveux central, et des mécanismes psychologiques.