Un patient de 25 ans consulte après avoir participé à un « jeu » d’alcool : du papier toilette est inséré entre les fesses en guise de mèche. Elle est allumée, et il faut boire une bière le plus rapidement possible puis éteindre le feu avant de se brûler. Malheureusement, l’état d’ébriété avancé du jeune homme ne lui a pas permis suffisamment de réactivité. Il souffre de brûlures périnéales au deuxième degré superficiel et au deuxième degré profond (figure).
La localisation périnéale est un facteur de gravité pour une brûlure, compte tenu du risque fonctionnel et septique. La proximité avec la sphère anale entraîne un risque de souillures par les matières fécales, associant infection de la plaie et difficultés de cicatrisation. Les cas les plus graves peuvent ainsi nécessiter la mise en place d’un dispositif de dérivation des matières fécales, voire une colostomie de décharge.1 Par ailleurs, l’inflammation régionale avec œdème réactionnel peut entraîner une sténose des voies urinaires excrétrices et nécessiter un sondage rapide pour prévenir une rétention aiguë d’urine. De ce fait, ces brûlures nécessitent systématiquement un avis spécialisé afin d’en optimiser la prise en charge.
L’attitude thérapeutique dépend de la profondeur de la brûlure :
– en cas de brûlures superficielles (1er et 2e degré superficiel), elle consiste en des pansements quotidiens (ou tous les 2 jours) jusqu’à cicatrisation complète (habituellement en 10 à 15 jours) ;
– en cas de brûlures profondes (2e degré profond et 3e degré), elle est chirurgicale ; elle associe l’excision des lésions à une couverture par greffe de peau mince, réalisée en général quinze jours après la brûlure. Le but est d’obtenir une cicatrisation à trois semaines et de limiter le risque de séquelles fonctionnelles ou esthétiques.2
À plus long terme, ces brûlures périorificielles nécessitent un suivi régulier. En effet, des cicatrices rétractiles avec sténose peuvent apparaître secondairement ainsi qu’une impotence fonctionnelle majeure dont la prise en charge peut être chirurgicale.
Références
1. Bordes J, Le Floch R, Bourdais L, et al. Perineal burn care: French working group recommendations. Burns 2014;40(4):655‑63.
2. Lakhel-Le Coadou A, Delaporte T, Bichet JC, et al. Chirurgie des brûlures graves au stade aigu. EMC Techniques chirurgicales – Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique 2000;45(157), 18 p.

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