Léa, 15 ans, consulte pour la première fois, accompagnée de sa mère, pour l’obtention d’un certificat de non-contre-indication à la pratique de la natation.
L’examen clinique révèle une anomalie statique majeure du rachis, prédominant au niveau de la ceinture lombaire.
Un bilan radiographique confirme le diagnostic de scoliose, avec un angle de Cobb mesuré à 31° (fig. 1 et 2).
L’incidence de la scoliose idiopathique de l’enfant et de l’adolescent est d’environ 3 %. Cette forme idiopathique représente 80 à 90 % des cas de scoliose dans cette population.
Elle associe une inclinaison latérale du rachis à une rotation vertébrale autour de l’axe rachidien, responsable d’une gibbosité. La scoliose a un risque important d’aggravation pendant toute la période de croissance, avec une accélération pubertaire. Plus elle est apparue tôt, plus elle risque d’aboutir à une déformation importante.
Un bilan radiographique du rachis entier debout, de face et de profil est nécessaire. Il permet de mesurer l’angle formé par la tangente de la vertèbre supérieure et de la vertèbre inférieure les plus inclinées (angle de Cobb), ainsi que le stade d’ossification de la crête iliaque, témoin de l’avancée de la croissance (stade de Risser). L’utilisation du système de radiographie EOS, moins irradiant, est à privilégier lorsqu’une surveillance régulière est indiquée.
Le suivi doit être d’autant plus rapproché que l’enfant est jeune, du fait du potentiel risque d’aggravation.
La prise en charge dépend de deux paramètres : l’angle de Cobb et l’évolutivité de la scoliose.
Si l’angle de Cobb est inférieur à 15°, le médecin traitant doit assurer un contrôle tous les 6 à 12 mois.
Si l’angle de Cobb est compris entre 15 et 24°, l’enfant doit être revu dans les 3 à 6 mois. En cas d’évolution de plus de 5° en six mois, une prise en charge par un orthopédiste pédiatrique est nécessaire.
Si l’angle de Cobb est supérieur à 25°, comme pour le cas présenté, la prise en charge par un orthopédiste pédiatrique doit être immédiate. Il posera l’indication d’un traitement orthopédique ou, dans de rares cas, d’un traitement chirurgical.
Un traitement orthopédique a été décidé pour notre patiente. Un corset à 3 points, type Chêneau-Toulouse-­Munster, lui a été confec­­tionné sur mesure (fig. 3).
La pratique régulière de la natation est recommandée, contrairement à la rééducation, qui n’a pas montré d’efficacité dans la littérature scientifique.
Une consultation spécialisée est prévue chaque mois pour évaluer la tolérance et l’évolution de la scoliose.
Pour en savoir plus
1. Pannier S, Sales de Gauzy J, Glorion C. Scoliose : un examen minutieux. Rev Prat Med Gen 2015;29(952):845-6.
2. Ilharreborde B, Simon AL. Dépistage et surveillance d’une scoliose idiopathique. Rev Prat Med Gen 2015;65(9):1155-8.
3. Haute Autorité de santé. ALD n° 26. Scoliose idiopathique structurale évolutive. Octobre 2018.
4. Hresko MT, Idiopathic Scoliosis in Adolescents. N Engl J Med 2013;­368(9): 834-75.

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