Retentissement des traitements sur la fertilité masculine
Chez l’homme, les traitements du lymphome de Hodgkin peuvent également avoir un retentissement sur la fertilité. La chimiothérapie altère la spermatogenèse, vraisemblablement par destruction des spermatogonies (cellules souches germinales) et des spermatocytes (cellules en cours de différenciation entrées en méiose).
L’effet gonadotoxique de la chimiothérapie dépend de la nature de la molécule et de sa dose cumulative. Les chimiothérapies à haut risque d’insuffisance gonadique sont essentiellement les alkylants : ainsi, la gonadotoxicité est plutôt faible en cas de chimiothérapie ABVD, intermédiaire à élevée pour le BEACOPP et très élevée en cas de conditionnement avant greffe. Les cellules de Leydig sont le plus souvent épargnées par cette gonadotoxicité, et la fonction testiculaire hormonale persiste le plus souvent, même en cas d’atteinte de la spermatogenèse, sauf en cas de traitement à très forte gonadotoxicité comme dans le cas des conditionnements avant greffe.
Une congélation de spermatozoïdes doit être systématiquement proposée avant le début des traitements. Cette technique est possible y compris chez l’adolescent. Pour les patients pré- ou péripubères, une biopsie de tissu testiculaire est proposée en cas de traitement à forte gonadotoxicité.
Une surveillance du spermogramme doit être proposée après la fin des traitements : des récupérations de la spermatogenèse sont possibles à distance. Le bilan ne doit pas être réalisé trop précocement après la fin du traitement ou bien répété car les résultats ne sont pas définitifs.
En cas de congélation de sperme avant traitement, la prise en charge de l’infertilité repose sur des techniques d’assistance médicale à la procréation : inséminations artificielles, fécondation in vitro (FIV) assistée d’une injection intracytoplasmique d’un spermatozoïde (ICSI). Le choix parmi ces techniques repose sur les caractéristiques spermatiques initiales et sur le test de décongélation.
En cas d’échec (lié à un nombre ou une qualité insuffisante des spermatozoïdes cryoconservés ou extraits d’une biopsie) ou en l’absence de cryopréservation de sperme, le don de sperme peut être proposé, ainsi que l’adoption.