Bursite infectieuse 

Un militaire de 20 ans consulte pour une douleur du genou droit évoluant depuis une semaine survenue après un traumatisme direct lors d’une chute sur un parcours d’obstacles. La douleur s’est majorée la veille.
À l’examen clinique, l’articulation est douloureuse de manière diffuse, œdématiée, érythémateuse et chaude (figure). Les reliefs osseux ne sont pas douloureux, aucun épanchement intra-articulaire ni d’impotence fonctionnelle ne sont constatés. Un ganglion satellite douloureux est palpé au niveau du pli inguinal droit. Les constantes sont normales, et le patient apyrétique.
Après avis spécialisé en infectiologie, le diagnostic est en faveur d’une bursite infectieuse. Le patient a été traité par amoxicilline-acide clavulanique pendant quinze jours. L’évolution a été favorable.

La bursite infectieuse du genou est une infection des bourses séreuses de la face antérieure du genou. Les bourses séreuses sont des structures périarticulaires permettant le glissement des tissus mous sur les os. Les bourses olé­craniennes et prépatellaires sont les plus souvent infectées du fait de leur position superficielle.

En général, la porte d’entrée de la contamination bactérienne de la bourse est une plaie cutanée. 

Le principal diagnostic différentiel est l’arthrite septique dans laquelle s’associent une tuméfaction globale de l’articulation, un épanchement dans le cul-de-sac quadricipital, une limitation de la flexion et de l’extension passives du genou et une rougeur cutanée peu fréquente (érythème cutané franc en cas de bursite septique). S’il existe un doute diagnostique, l’échographie confirme que l’épanchement se trouve dans la bourse et non en intra-­articulaire. Une ponction du liquide bursal peut – ou non – être réalisée, mettant en évidence, dans la majorité des cas, Staphylococcus aureus ou un streptocoque.

Le traitement préconisé est l’amoxicilline-acide clavulanique par voie orale pendant quatorze jours.

L’évolution est en général favorable, mais il existe des ­récidives – notamment si la durée de l’antibiothérapie est inférieure à quatorze jours – nécessitant un suivi. Les com­pli­cations peuvent être une ostéite de la patella, un abcès ou une fistulisation.

Référence
Darrieutort-Laffite C. Les bursites infectieuses. Rev Rhum Monogr 2022;89:51-6.
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Dermatite du baigneur

Une femme de 29 ans, triathlète, sans antécédents, consulte pour l’apparition de lésions vésiculeuses et prurigineuses au niveau des mains (fig. 1), des chevilles (fig. 2) et de la base du cou, survenues à la suite de sa dernière compétition de triathlon. 
L’absence d’amélioration sous antihistaminiques, la localisation des lésions au niveau des jonctions avec la combinaison de natation et le recensement de cas similaires chez d’autres participants nous permettent d’évoquer une dermatite du baigneur. 
L’évolution a été favorable en une dizaine de jours : le traitement par dermocorticoïdes a permis la tolérance du prurit, et un antiseptique local a permis d’éviter les surinfections par grattage.

La dermatite du baigneur, ou dermatite cercarienne, est une zoonose métropolitaine affectant les oiseaux aquatiques, dont l’homme est une impasse parasitaire. Le pic d’incidence a lieu en été, principalement durant les mois de juillet et d’août, avec une augmentation de l’incidence en cas d’épisodes de sécheresse. La contamination humaine survient lors de baignades en eau peu profonde, surtout dans les zones végétalisées.1

Cliniquement, les lésions apparaissent en quelques minutes à quelques heures après la baignade et correspondent à la pénétration cutanée des cercaires. On observe, dans un premier temps, une éruption diffuse avec des maculopapules prurigineuses qui évoluent en papules, vésicules, pustules ou bulles. Les lésions persistent de sept à quinze jours, et le prurit reste intense. La distribution des lésions est très souvent symétrique et épargne les zones couvertes. Il n’y a pas de transmission interhumaine.2

Le diagnostic est clinique. Les cas groupés, la chrono­logie de l’apparition des lésions, l’intensité du prurit et les alertes vétérinaires concernant les zones de baignade permettent d’orienter le diagnostic. 

La prise en charge est symptomatique et repose sur les antihistaminiques et les dermocorticoïdes. La prescription d’un antiseptique local peut être utile pour éviter l’impétiginisation des lésions de grattage.3

Référence
1. Giovenazzo, P. La dermatite du baigneur : une drôle de pathologie loin d’être drôle. Institut national de santé publique du Québec. JASP 2005.
2. Ditisheim A, Chuard C, Érard V. Infections liées aux activités aquatiques. Rev Med Suisse 2011;7(312):1976-80.
3. Gomes E, Bouteldja J, de Haro L, et al. Dermatite du baigneur… en mer : description d’un cas de dermatozoonose parasitaire ubiquitaire. Toxicol Anal et Clin 2021;33(1):26-7.
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Hidradénome papillifère

Une femme de 31 ans consulte pour une « boule » périanale ancienne et indolore mais inesthétique. L’examen clinique révèle une tuméfaction rosée de la marge anale (fig. 1).

L’hidradénome papillifère est une tumeur kystique bénigne des glandes apocrines. Il est situé dans le derme profond, sans connexion avec l’épiderme. Il survient quasi exclusivement chez la femme d’âge moyen. La localisation habituelle est périnéovulvaire (fig. 2) ; beaucoup plus rarement, elle peut être anale ou périanale. 

L’hidradénome papillifère est habituellement asymptomatique ; de rares douleurs et/ou saignements peuvent survenir en cas d’érosion de la surface. Le plus souvent, il prend l’aspect d’un nodule intradermique rond, unique, ferme, mobile, recouvert par une peau normale, de couleur rose, translucide, généralement de petite taille. Parfois, il a un aspect bleuté, exophytique et/ou ulcéré. Le diagnostic repose sur l’analyse histologique (fig. 3).

Les principaux diagnostics différentiels sont le molluscum contagiosum, le condylome, la thrombose hémorroïdaire externe, le kyste sébacé et la marisque.

L’exérèse chirurgicale est salvatrice et permet de poser un diagnostic formel. La récidive est exceptionnelle.

Pour en savoir plus
Spindler L, Pommaret E, Fathallah N, et al. Les hidradénomes papillifères de l’anus ressemblent à ceux de la vulve : étude de 14 cas. Ann Dermatol Venereol 2019;146(8-9):537-41.
Seo GJ, Seo JH, Cho KJ, et al. Hidradenoma Papilliferum of the Anus: A report of 2 cases and review of the literature. Ann Coloproctol 2019;35(6):361-3.
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