Nævus de Sutton ou halo-nævus

Jean-Pascal, 58 ans, consulte initialement pour une toux récalcitrante.
Au décours de l’examen clinique, une masse angiomateuse de couleur violine (à l’aspect d’un angiome rubis) entourée d’un halo dépigmenté (figure) est mise en évidence.

Le nævus de Sutton, ou halo-nævus, se caractérise par une zone dépigmentée qui ceinture un nævus. Ce phénomène est en lien avec une réponse immunitaire dirigée contre les cellules næviques – le plus souvent, les nævi concernés sont jonctionnels ou composés – dont la couleur varie du bleu au noir.Le halo hypopigmenté signe une disparition progressive du nævus, disparition ayant lieu après plusieurs mois.Sa survenue peut être associée à des plaques de vitiligo. 

La prise en charge repose sur l’abstention thérapeutique, car la lésion disparaît spontanément en quelques mois. 

Pour en savoir plus
Amico S, Boniface K, Jacquemin C, et al. Une présentation clinique surprenante de halo-naevus. Ann Dermatol Vénéréol 2018;145(12):S219. 
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La Revue du Praticien Médecine Générale

Induration nodulaire du périnée

Un homme de 40 ans, sportif, consulte pour une tuméfaction périnéale située entre le scrotum et l’anus, apparue depuis un an (fig. 1). Cette tuméfaction n’est pas douloureuse mais le gêne esthétiquement.

L’induration nodulaire du périnée, ou « troisième testicule », correspond à un pseudokyste développé à partir d’un foyer de nécrose aseptique du fascia superficiel du périnée. Ce pseudokyste se constitue à la suite de microtraumatismes chroniques répétés. Il a été tout particulièrement décrit chez les cyclistes, le fascia étant pris en « sandwich » entre la selle et les tubérosités ischiatiques. 

Chez l’homme, il apparaît sous la forme d’un nodule sous-cutané, unique ou multiple, situé en arrière du scrotum, le plus souvent en position paramédiane, mesurant 10 à 50 mm de diamètre (fig. 2). Il est ferme, rénitent, parfois douloureux à la pression. Il a également été décrit chez la femme, mais le terme de « testicule accessoire » n’est alors plus adapté… 

Le diagnostic repose sur l’anamnèse et l’examen clinique. L’imagerie est inutile et l’analyse histologique sans particularité notable. 

Le traitement repose sur l’arrêt transitoire de la pratique du sport en cause. Il est rarement nécessaire d’avoir recours à la ponction évacuatrice ni à une infiltration de lidocaïne et d’un corticoïde à action retardée pour obtenir la résorption du nodule s’il est récent. L’exérèse chirurgicale ne doit être envisagée qu’en dernier recours.

La prévention repose notamment sur l’adaptation de la selle. 

Pour en savoir plus
Stoneham A, Thway K, Messiou C, et al. Cyclist’s nodule: no smooth ride. BMJ Case Rep 2016;2016:bcr2015213087.   
Grimaux X, Delorme B, Le Clec’h C. Perineal nodular induration: A report of three cases in France. Int J Dermatol 2017;56:455-7.
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