Madame D., 66 ans, consulte aux urgences pour céphalées et flou visuel. Elle est d’origine camerounaise. Elle a trois enfants. Une des grossesses s’est compliquée d’une prééclampsie et d’un HELLP syndrome (hemolysis, elevated liver enzyme and low platelet count). Elle est en bon état général. Elle n’a pas d’antécédent particulier en dehors d’une hypothyroïdie sous Lévothyrox. Elle prend également de l’aspirine quotidiennement pour des céphalées. Elle dit avoir eu une réaction lors d’un scanner avec une « injection d’iode » il y a dix ans, caractérisée par un gonflement de la gorge pour laquelle elle a été hospitalisée en soins intensifs.
Au service d’accueil des urgences, ses paramètres vitaux sont les suivants : fréquence cardiaque à 115 battements par minute, fréquence respiratoire à 20 cycles par minute, pression artérielle à 240/150 mmHg, température à 37,5 °C, saturation en oxygène à 99 % en air ambiant.
L’examen clinique met en évidence une patiente obnubilée avec un score de Glasgow à 14, l’examen cardiopulmonaire est sans particularité, l’abdomen est indolore et dépressible. Il existe des lésions de purpura pétéchial sur le torse et les jambes. Il n’y a pas de bulles hémorragiques buccales. Elle décrit un flou visuel apparu il y a quelques jours avec des céphalées occipitales non soulagées par l’aspirine et le paracétamol. Il n’y a pas de nausées ou de vomissements. Il n’y a pas de signe de localisation neurologique. Le poids est à 61 kg contre 63 kg habituellement.
Au service d’accueil des urgences, ses paramètres vitaux sont les suivants : fréquence cardiaque à 115 battements par minute, fréquence respiratoire à 20 cycles par minute, pression artérielle à 240/150 mmHg, température à 37,5 °C, saturation en oxygène à 99 % en air ambiant.
L’examen clinique met en évidence une patiente obnubilée avec un score de Glasgow à 14, l’examen cardiopulmonaire est sans particularité, l’abdomen est indolore et dépressible. Il existe des lésions de purpura pétéchial sur le torse et les jambes. Il n’y a pas de bulles hémorragiques buccales. Elle décrit un flou visuel apparu il y a quelques jours avec des céphalées occipitales non soulagées par l’aspirine et le paracétamol. Il n’y a pas de nausées ou de vomissements. Il n’y a pas de signe de localisation neurologique. Le poids est à 61 kg contre 63 kg habituellement.
Question 1 - Quel(s) examen(s) demandez-vous devant ce tableau ?
Une imagerie cérébrale en urgence est indiquée dans cette situation de céphalées avec hypertension artérielle (HTA) pour rechercher un saignement intracrânien ou des signes de PRES (encéphalopathie postérieure réversible). Dans ce dernier cas, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) est le meilleur examen. À défaut d’avoir un accès rapide à l’IRM, un scanner cérébral injecté peut être demandé. Toutefois, cette patiente a un antécédent de réaction d’hypersensibilité grave au produit de contraste iodé, ce qui contre-indique la réalisation d’un scanner injecté en l’absence d’évaluation allergologique préalable.
L’association de céphalées et de flou visuel en contexte d’hypertension artérielle sévère fait craindre une hypertension artérielle maligne. Il est indispensable de réaliser un fond d’œil rapidement à la recherche de signe de rétinopathie hypertensive selon la classification de Kirkendall (rétrécissement artériel diffus, nodules cotonneux, exsudats secs, hémorragies en flammèche, œdème papillaire)1.
Une HTA sévère peut être associée à des signes d’atteinte d’organe (atteinte cérébrale, atteinte ophtalmologique, atteinte rénale, atteinte microangiopathique) constituant le diagnostic d’HTA maligne. Par ailleurs, l’HTA peut être accompagnée d’un syndrome polyuro-polydipsique secondaire à une diurèse pressive (natriurèse de pression). Des troubles hydroélectrolytiques et un tableau de déshydratation extracellulaire peuvent donc être associés. Un ionogramme sanguin peut donc nous orienter dans la prise en charge de la déshydratation et des troubles ioniques et également faire l’état de la fonction rénale susceptible d’être altérée. Un dosage de la troponine et des BNP (peptide natriurétique de type B) est également indiqué à la recherche d’une atteinte cardiaque.
La patiente a un purpura pétéchial évocateur d’un état de thrombopénie ou de thrombopathie qui doit être exploré par la numération formule sanguine NFS et la réalisation d’un bilan d’hémostase incluant au minimum un taux de prothrombine (TP), temps de céphaline activé (TCA) et un dosage du fibrinogène.
L’HTA maligne peut par ailleurs révéler un tableau de microangiopathie thrombotique justifiant la recherche d’une anémie.
L’HTA maligne peut par ailleurs révéler un tableau de microangiopathie thrombotique justifiant la recherche d’une anémie.
Du fait de l’antécédent de prééclampsie la patiente a un risque accru de développer un nouveau trouble placentaire associé à une HTA. Toutefois, à 66 ans, la patiente est probablement déjà ménopausée.
1. Classification de Kirkendall (rétinopathie hypertensive) :