Vous recevez un patient de 33 ans, sans antécédents, qui a une éruption papuleuse depuis 3 jours.

Le reste de l’examen est normal, le patient n’a ni fièvre, ni prurit.

On note à l’interrogatoire un écoulement urétral traité, il y a un mois. Pas de prise médicamenteuse ni de séjour récent à l’étranger.
Quel est votre diagnostic ?
Il s’agit d’une syphilis secondaire. Voir explications ci-dessous.
Le zona est caractérisé par des lésions vésiculaires groupées, qui suivent la distribution d’un dermatome, le plus souvent unilatéral, et accompagnées de douleur. Les lésions sont, en général, précédées de 48 à 72 heures de douleur au site du dermatome atteint.
L’érythème noueux est la cause la plus classique de panniculite (inflammation de la couche graisseuse sous-cutanée). Sa présentation clinique est caractérisée par des nodules sous-cutanés érythémateux, chauds, douloureux, atteignant de façon bilatérale les deux membres inférieurs, en particulier au niveau pré-tibial. Les lésions cutanées évoluent spontanément favorablement en une à six semaines, passant du rouge vermillon au jaune.
L’érysipèle est une cellulite superficielle avec atteinte dermolymphatique. Il se caractérise par des plaques brillantes, surélevées, indurées et douloureuses à marges nettes, associées à des signes systémiques (fièvre, frissons, malaise).
Il s’agit de la syphilis secondaire.
La syphilis est une infection sexuellement transmissible contagieuse non immunisante due à treponema pallidum. Les lésions de syphilis secondaire au stade de deuxième floraison sont polymorphes et caractérisées par une éruption papuleuse lenticulaire infiltrée érythémateuse cuivrée. Ces lésions sont inconstamment entourées de la collerette de Biett ; les muqueuses et les phanères peuvent être touchées : fausse perlèche, papules acnéiformes du menton, plaques fauchées de la langue, condyloma lata et alopécie en clairière.
Ce patient avait les syphilides cutanées papulosquameuses avec la collerette de Biett. Le diagnostic est confirmé par le bilan sérologique (TPHA positif à 1/2080 et VDRL à 1/64). Le traitement a consisté en une injection IM unique de 2,4 millions d’unités (MU) de pénicilline G (Extencilline), (1,2 MU dans chaque fesse). Des contrôles sérologiques (VDRL quantitatif) sont demandés à 1, 3 et 6 mois afin de s’assurer de la décroissance du titre des anticorps (attention à une nouvelle contamination !).
N’oublions pas le dépistage des autres IST (VIH, hépatite B et C) et essayons de convaincre le patient d’informer ses partenaires pour qu’ils consultent à leur tour.
 
Pour en savoir plus :
Monsel G, Palich R, Caumes É. Syphilis : quoi de nouveau ?  Rev Prat 2018;68(8):881-5.
Abdou A, Zaouri H, El Moussaoui N, et al. Syphilis secondaire.  Presse Med 2015;44(11),1204-5.
 
Par le Dr Fatima Oulhouss, médecine interne, CHP Inezgane, Maroc.

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