Vous recevez un patient âgé de 24 ans, sans antécédents particuliers, pour cette lésion apparue il y a 4 heures, associé à une fièvre à 39 °C.
Quel est votre diagnostic ?
Le zona est caractérisé par des lésions vésiculaires groupées qui suivent la distribution d’un dermatome, le plus souvent unilatéral, et accompagnées de douleur. Les lésions sont, en général, précédées de 48 à 72 heures de douleur au site du dermatome atteint.
Appelé aussi « dermatophytose de la peau glabre », il prend la forme d’une plaque érythémato-squameuse arrondie ou annulaire, à bords nets. Elle s’étend progressivement de façon excentrique, alors que le centre s’éclaircit, réalisant une lésion en cocarde avec une bordure inflammatoire. Plusieurs localisations peuvent apparaître.
Il s’agit d’un phlegmon des gaines. Voir explications ci-dessous.
Les lésions provoquées par l’eczéma de contact apparaissent d’abord au niveau de la peau entrée en contact avec l’allergène (bracelet, bouton de pantalon, chaussures, vêtement, teinture...), puis diffusent à partir du point de contact, pouvant parfois s’étendre sur tout le corps. À la phase aiguë, il se manifeste par des lésions érythémateuses et prurigineuses, puis apparaissent les vésicules qui vont se rompre et suinter, pour laisser place à des croûtes.
Au stade 1, on observe un phlegmon inflammatoire réactionnel à une infection voisine, avec une sécrétion synoviale abondante mais claire, sans propagation de l’infection à l’intérieur de la gaine. La présence d’une petite plaie parfois suintante permet de poser rapidement le diagnostic et de commencer le traitement. À ce stade, un traitement médical est possible si l’infection voisine n’est pas collectée : une antibiothérapie intraveineuse, généralement dirigée contre Staphylococcus aureus, efficace en 48 h. Dans le cas contraire, une intervention chirurgicale est nécessaire (lavage bipolaire de la gaine après prélèvements bactériologiques, complété par une antibiothérapie adaptée).
Au stade 2, la gaine contient une collection purulente. Un traitement chirurgical rapide est nécessaire pour éviter une aggravation pouvant causer des lésions tendineuses irréversibles et des séquelles fonctionnelles. L’intervention chirurgicale doit être large pour exposer toute la gaine et réaliser un lavage complet. La fermeture se fait de manière non étanche pour permettre le drainage et protéger le tendon exposé. Une antibiothérapie adaptée, initialement intraveineuse, est administrée avec une surveillance régulière.
Au stade 3, les tendons fléchisseurs sont gravement atteints, parfois nécrosés, rendant la mobilisation du doigt impossible. Une intervention chirurgicale urgente est nécessaire. L’excision des tissus infectés et nécrotiques doit être radicale, ce qui peut nécessiter une excision tendineuse aux séquelles graves, même avec une tentative de reconstruction ultérieure. En cas d’évolution défavorable ou tardive, une amputation peut être nécessaire.
Message-clé :l’infection de la gaine synoviale des fléchisseurs est toujours grave, et tout retard dans le diagnostic compromet le résultat fonctionnel, qui dépend du stade de l’infection. Il s’agit d’une urgence chirurgicale, dont les symptômes peuvent être masqués par une antibiothérapie aveugle. L’infection peut rapidement progresser vers une séquestration tendineuse.
Référence :
Lenoble É, Waitzenegger T. Infections de la main. Rev Prat 2024;74(2):164-8.
Par le Dr Fatima Oulhouss, médecine interne, CHP Inezgane, Maroc.