Vous voyez en consultation M. G., 64 ans, pour des « urines rouges » apparues il y a trois jours. Il n’a pas de fièvre, ni de difficulté pour uriner, ni de brûlures mictionnelles.

Dans ses antécédents, vous retrouvez un angor d’effort. Il est traité par Kardegic 75 mg.

Antécédents familiaux : cancer de l’estomac chez le père, cancer du côlon à l’âge de 45 ans chez son frère, cancer de l’endomètre chez sa grand-mère maternelle.

Récemment à la retraite, il était ouvrier dans une usine de fabrication de pneus.

Il fume 10 cigarettes par jour, il est à 20 paquets-année. Il boit un verre de vin par jour.

Question 1 - Votre bilan initial va contenir :

Un examen cytobactériologique des urines (ECBU) préalable est nécessaire pour confirmer l’hématurie et avoir éliminé une infection urinaire (1re cause d’hématurie).

Faire une bandelette urinaire (BU) n’est pas une erreur mais toujours y associer un ECBU (valeur prédictive négative de la BU faible chez l’homme).

Éliminer une déglobulisation.

Rechercher un caillotage intravésical, une rétention aiguë d’urine, une lésion urothéliale pouvant être la cause de l’hématurie.

Uro-tomodensitométrie pour éliminer la présence d’une tumeur synchrone du haut appareil urinaire. Pas utile dans l’urgence, c’est un examen à but de diagnostic étiologique.

Devant une hématurie macroscopique :
– rechercher un élément de gravité : instabilité hémodynamique liée à l’hémorragie, éliminer un globe, une insuffisance rénale aiguë ;
– éliminer les fausses hématuries (prise de rifampicine, betterave…). Hématurie confirmée à l’ECBU avec un compte d’hématie >10 éléments /mm3 ;
– éliminer les causes urologiques, surtout en cas d’antécédent urologique, de geste endo-urologique récent, de présence d’un facteur de risque de lésion urothéliale (âge, tabac, exposition professionnelle. IL EST IMPORTANT DE NE PAS PASSER À CÔTÉ D’UNE LÉSION TUMORALE UROTHÉLIALE : IL EN VA DU PRONOSTIC VITAL DU PATIENT ;
– recherche de cause néphrologique (facteurs de risques généraux de type hypertension artérielle (HTA), antécédents médicaux, absence de symptômes de type douleur lombaire…).

Tension artérielle (TA) : 130/70 mmHg ; fréquence cardiaque (FC) : 80 battements/minute (btm) ; saturation en oxygène (SaO2) = 98 % en air ambiant.
L’hématurie macroscopique vraie est confirmée à l’ECBU difficile à récupérer. En effet, le patient a une difficulté importante à uriner, il a besoin de forcer avec les abdominaux, et réalise seulement des mictions de 40-50 mL. Les cultures bactériennes sont en cours, l’examen direct est négatif.
Une échographie est réalisée qui retrouve un résidu post-mictionnel à 420 mL, et un contenu hyperéchogène, déclive, évocateur d’un caillot intravésical.
Le radiologue décrit également une lésion pédiculée mesurée à 2 cm intravésicale au niveau du dôme de la vessie.
À la biologie : créatininémie à 70 µmol/L (pour une valeur de base à 68 µmol/L) et une hémoglobine à 11,1 g/dL (pour une norme du laboratoire entre 12 et 14 g/dL). Pas de syndrome inflammatoire biologique : globules blancs = 8 G/L et protéine C réactive (CPR) = 10 mg/L.

Question 2 - À la suite de ces résultats vous décidez de réaliser en urgence :

Contre-indication formelle du cathéter sus-pubien devant une hématurie. L’hématurie doit faire évoquer un carcinome urothélial, et la pose d’un cathéter sus-pubien dans une tumeur exposerait à un risque de dissémination.
De plus, dans le cas d’une hématurie caillotante, le cathéter sus-pubien qui est d’un petit diamètre, sans voie de lavage, a trop de risque de se boucher.

Face à un globe urinaire il faut drainer les urines. Le cathéter sus-pubien est contre-indiqué, on s’oriente donc vers une pose de sonde urétrale.
De plus, la présence d’un caillotage vésical expose à un risque de récidive des épisodes de rétention. Pour cette raison, il est nécessaire de mettre en place une sonde trois voies (ou double courant) pour effectuer un décaillotage à la seringue et des lavages endovésicaux continus.

Pas d’antécédents cardiovasculaires, ou de mauvaise tolérance cardiorespiratoire nécessitant une transfusion. Valeur de l’hémoglobine supérieure à la limite de transfusion qui est de 8 g/dL dans cette situation.

Patient apyrétique, pas de brûlure mictionnelle, réponse directe négative à l’ECBU, pas de syndrome inflammatoire biologique. Pas d’argument en première intention pour une cause infectieuse, même s’il faut garder en tête que les infections urinaires sont la première cause d’hématurie.
Pas d’indication d’une antibioprophylaxie pour une pose de sonde vésicale et de lavages endovésicaux même si l’introduction de corps étrangers va nécessairement majorer le risque infectieux.

Pas en urgence immédiate avant d’avoir tenté un décaillotage et un lavage vésical.
Quoi qu’il en soit, la fibroscopie sera non contributive pour mettre en évidence une lésion urothéliale si l’hématurie n’est pas résolue. En effet, la présence de saignement empêchera une bonne vision au fibroscope.

Sonde urétrale deux voies (une voie pour gonfler le ballonnet, et une voie pour éliminer les urines, sur laquelle on branche un sac urinaire) = simple courant. (Le seul courant sur la sonde est le drainage des urines vers l’extérieur de la vessie.)

 

Sonde simple courant. Source : Théo Arber
 


 

Sonde double courant. Source : Théo Arber
 

 

À noter pour votre pratique future : lorsque l’on réalise un décaillotage à la seringue (on injecte du sérum et on ré-aspire les caillots à l’aide d’une seringue de 60 mL) : on branche la seringue sur la voie de sortie des urines, qui est de plus gros calibre et permet une meilleure efficacité du geste. Cela suppose de débrancher le sac urinaire !

Le patient bénéficie de la pose d’une sonde double courant, d’un décaillotage et de lavages endovésicaux. Il est hospitalisé pour surveillance de l’hématurie. Les urines s’éclaircissent après vingt-quatre heures permettant d’arrêter les lavages et désonder le patient qui reprend des mictions spontanées. Il va pouvoir regagner son domicile.
Les résultats définitifs de l’ECBU montrent une culture bactérienne négative.

Question 3 - À sa sortie vous prévoyez obligatoirement :

Toute hématurie de novo, chez un patient de plus de 60 ans, qui plus est tabagique, nécessite un bilan d’hématurie et d’être vu par un urologue pour éliminer une lésion carcinomateuse des voies urinaires.

Pas obligatoire dans ce cas car on a mis en évidence une lésion suspecte à l’échographie. On peut théoriquement se passer de la fibroscopie vésicale et programmer d’emblée une résection endo-urétrale de vessie (REUV) pour réséquer cette lésion.

Systématique si une lésion est mise en évidence à l’échographie ou à la fibroscopie : il permet de mettre en évidence une lésion urothéliale synchrone.

Pas avant d’avoir une preuve anatomopathologique. Quoi qu’il en soit, non indiquée dans le bilan d’extension d’une lésion urothéliale.

En cas de suspicion d’une origine néphrologique à l’hématurie, ou dans certaines indications de tumeurs rénales.

Fibroscopie vésicale :
– en consultation, sous anesthésie locale (gel de xylocaïne) ;
– notion d’ECBU préalable nécessaire dans le Collège (pas dans les recommandations actuelles) ;
– en cas de lésion évoquée à l’échographie ou à l’uroscanner (souhaitable mais pas indispensable avant REUV dans ce cas) ou en cas de facteur de risque de carcinome urothélial et d’hématurie isolée.

M. G. a rencontré l’urologue qui a programmé une résection endo-urétrale de vessie.
Il n’a pas présenté de récidive d’hématurie jusqu’à présent.
Les résultats de son uro-scanner rapportent l’absence de lésion des voies excrétrices supérieures. Il met bien en évidence une lésion intracavitaire dans la vessie.

Question 4 - La suite de la prise en charge va comporter :

Obligatoire avant un geste urologique induisant une brèche de l’urothélium. À faire réaliser dix jours avant le geste pour avoir le temps d’obtenir les résultats, refaire l’analyse si le premier revient contaminé, et traiter si nécessaire de façon adaptée à l’antibiogramme (traitement pendant 48 h en préopératoire si patient asymptomatique, sinon pour une durée identique à une infection urinaire simple, en s’assurant que la prise de traitement se poursuit jusqu’au geste).

Antibiothérapie adaptée à l’ECBU pour éviter de créer des résistances aux antibiotiques.
SI l’ECBU est négatif il n’y a pas lieu de traiter le patient en préopératoire. (Ne pas retenir : il bénéficiera uniquement d’une dose en péri-opératoire dans ce cas.)

Il est nécessaire de suspendre les anticoagulants, et d’effectuer un relais par héparine en postopératoire du fait du risque hémorragique de l’intervention. Le Kardegic peut cependant être poursuivi (ce qui n’est pas le cas du Clopidogrel).

C’est un des objectifs de la résection : savoir si la lésion est infiltrante ou non infiltrante du muscle, ce qui modifie la prise en charge.

La cytologie urinaire est un élément indispensable du diagnostic. Elle est généralement prélevée lors de la fibroscopie en consultation mais peut aussi être prélevée au début de la résection si elle n’a pas pu être faite avant.


« La résection doit :
– être endoscopiquement complète (ce n’est donc pas une biopsie) ;
– être suffisamment profonde pour avoir une analyse du muscle vésical (le détrusor), sans perforer la vessie ;
– respecter les méats urétéraux s’ils ne sont pas envahis.
La résection est un geste indispensable qui a un rôle :
– diagnostique : permet le diagnostic anatomopathologique de certitude des lésions et leur type histologique ;
– pronostique :
• définit le stade et le groupe tumoral,
• distingue tumeur vésicale non infiltrant le muscle (TVNIM) et tumeur vésicale infiltrant le muscle (TVIM),
• évalue le risque de récidive ou de progression en cas de TVNIM,
• thérapeutique : en cas de TVNIM c’est souvent le seul geste chirurgical nécessaire, et qui permet de déterminer les examens et traitements complémentaires nécessaires.
La résection est un geste parfois incomplet et nécessite d’être réalisée une seconde fois 4 à 6 semaines après, ce qui permet de préciser le diagnostic et d’améliorer l’efficacité thérapeutique (résection dite de « second look ») :
– lorsqu’elle a probablement été incomplète (tumeur volumineuse) ;
– lorsqu’il existe un risque de méconnaître une TVIM :
• tumeur affleurant le muscle (T1),
• résection insuffisamment profonde (muscle non visualisé sur les copeaux de résection). »
Source : « Principe REUV, chapitre Tumeur de vessie ». Collège d’urologie.

Le patient est enfin opéré d’une résection endo-urétérale de vessie qui ne retrouve pas d’autres lésions que celle vue à l’échographie et au scanner, située au dôme, mesurée à 1,5 cm.
À noter que la cytologie urinaire réalisée en préopératoire a révélé une absence de cellules tumorales de haut grade.
Les suites ont été simples, le patient a regagné son domicile le lendemain de l’intervention.
Il est revu en consultation d’urologie trois semaines plus tard. Voici le compte-rendu anatomopathologique de la résection de vessie :
« Conclusion :
Résection de vessie :
Carcinome urothélial papillaire non infiltrant de bas grade.
Absence de carcinome urothélial in situ.
Musculeuse saine vue.
Stade pTNM (UICC 8e édition 2017) : pTa. »
Source : « Compte-rendu anatomopathologique. Résultats anatomopathologiques, première REUV ».

Question 5 - Quel est (sont) la (les) réponse(s) correcte(s) ?

Bas grade, unique, non récidivante, de moins de 3 cm donc peu de risque infiltratif.

Ta = n’infiltre pas le chorion (à distinguer du T1).

Dans les 48 premières heures à l’aide de Mitomycine C.

Pas d’uro-scanner systématique.

Les résection endo-urétrale de vessie peuvent être répétée dans un intervalle court dans certaines circonstances : tumeur T1 (affleurant le muscle) ou muscle non vu à l’anatomopathologie (on doit s’assurer que la lésion n’est pas infiltrante), résection incomplète sur une volumineuse tumeur ne permettant pas une résection en un temps.

Le patient vous questionne quant à la survenue de cette tumeur urothéliale.

Question 6 - Quelles propositions sont exactes concernant les facteurs de risque de tumeur urothéliale ?

Multiplie le risque par trois.

Pas retrouvé dans les facteurs de risque classiques (souvent retrouvée du fait de l’intoxication tabagique associée fréquemment).

Industrie du caoutchouc.

 Antécédents familiaux évocateurs d’un syndrome de Lynch.

« Facteurs de risque :
– tabac : l’intoxication tabagique est le principal facteur de risque, il multiplie par 3 le risque de tumeur de la vessie.
– carcinogène industriels : la découverte d’une tumeur de la vessie doit faire évoquer systématiquement une exposition professionnelle. (Hydrocarbures aromatiques polycliques/ goudrons, huiles et brais de houille/ suie de combustion du charbon/ métallurgie/ les amines aromatiques et N-nitroso-dibutylamine retrouvées dans les colorants des teintures, pneus de voitures et industrie du caoutchouc, plastinurgie, industrie pharmaceutique).
– inflammation et irritation vésicale :
• bilharziose urinaire,
• sondage vésical chronique (neurovessies),
• irradiation pelvienne,
• exposition à certaines chimiothérapies (cyclophosphamide) ;
– antécédents à risque :
• antécédents de tumeurs du bas (vessie) ou du haut (uretère, pyélon, calice) appareil urinaire,
• syndrome de Lynch. »
Source : « Facteurs de risque de tumeurs urothéliales ». Collège d’urologie.
« Au moins trois cas de cancer du côlon, du rectum de l’endomètre, de l’intestin grêle ou des voies urinaires excrétrices (bassinet, uretère) et :
– un des patients est apparenté au premier degré avec les deux autres ;
– au moins deux générations successives sont atteintes ;
– au moins un des cas a été diagnostiqué avant l’âge de 50 ans :
• une polypose adénomateuse familiale a été exclue,
• une confirmation histopathologie des cas est disponible. »
Source : « Critères diagnostiques du syndrome de Lynch » : Vasen HF, Watson P, Mecklin JP, et al. New clinical criteria for hereditary nonpolyposis colorectal cancer (HNPCC, Lynch syndrome) proposed by the International Collaborative group on HNPCC. Gastroenterology 1999;116:1453-6.

Les démarches de déclaration en maladie professionnelle sont engagées. Les études génétiques ne retrouvent pas d’anomalies des gènes MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2 chez M. G.
Lors de son suivi à un an, vous retrouvez une récidive polypoïde au niveau du trigone.
Légitimement, vous proposez une nouvelle résection endo-urétrale de vessie, qui est réalisée. Les cytologies urinaires prélavées lors de la fibroscopie en consultation rapportent la présence de matériel de haut grade.
Le résultat anatomopathologique de la nouvelle résection est le suivant :
« Conclusion :
Résection endo-urétrale de vessie :
– carcinome urothélial papillaire de haut grade, non infiltrant (stade pTa G3) ;
– absence d’embole vasculaire. Absence de lésion de CIS ;
– musculeuse visible : saine. »
Source : « Résultats anatomopathologiques, deuxième REUV ».

Question 7 - Face à ces données, vous expliquez à M. G. :

 Tumeur de haut grade.

On est face à une nouvelle tumeur, de haut grade, l’uroscanner est de nouveau indiqué pour éliminer une tumeur synchrone. D’autant plus que, cette fois, le patient a un facteur de risque d’atteinte des voies excrétrices supérieures (atteinte trigonale, cytologie de haut grade).

Toujours pas d’argument (Ta, muscle vu, résection complète).

Tumeur de haut risque : instillation de BCG intravésicale répétée sur une durée de trois ans. Le principe est d’instiller dans la vessie du « bacille de Calmette et Guérin », similaire au vaccin du BCG. Cela va entraîner une activation de la réponse immunitaire locale qui va augmenter la réponse antitumorale.

 

Source : « Stratification du risque des TVNIM. Niveaux de risque des TVNIM (tumeur de vessie non infiltrant le muscle) ». Collège d’urologie. 


 

 

Source : « Traitement des TVNIM selon le risque ». Collège d’urologie.

 

 

 

 

 

 

Le traitement pas instillation de BCG est instauré. Le patient est revu pour des fibroscopies de contrôle tous les trois mois.
Au cours de la 2e année de traitement le patient est hospitalisé en urgence face à un état fébrile et douleurs lombaires gauche depuis moins de 24 h. Il se plaignait de brûlures mictionnelles depuis deux jours.
À son arrivée, sa température est de 39,5 °C. Sa tension est à 85/55 mmHg. Fréquence cardiaque = 105 battements/min. Saturation en oxygène = 98 %.
Douleurs franches à l’ébranlement de la fosse lombaire droite. Ventre souple, sensible au niveau du flanc gauche.
À la biologie : créatininémie = 110 µmol/L (pour une valeur de base à 68 µ mol/L) ; kaliémie = 4,1 mmol/L (norme : 3,5-4,5 mmol/L) ; globules blancs = 24 G/L ; protéine C réactive = 80 mg/L.
La tension remonte à 125/70 mmHg après un remplissage adapté.
Une fois stabilisé, un scanner abdominopelvien sans injection de produit de contraste est réalisé qui met en évidence une dilatation pyélocalicielle droite et de toute la hauteur de l’uretère en amont d’une lésion tissulaire de la vessie.

Question 8 - La (les) proposition(s) exacte(s) est (sont) :

Urgence chirurgicale. Il faut considérer que l’infection urinaire ne peut pas s’évacuer du fait de l’obstruction, les antibiotiques ne pourront pas traiter l’infection cloisonnée dans les temps, il faut pour cela évacuer en urgence les urines infectées.
Il y a pour cela deux moyens : classiquement par les voies naturelles (sonde double J posée en cystoscopie) ou une néphrostomie percutanée, en cas d’échec de la pose de double J du fait d’un obstacle local au niveau de la vessie ou de l’uretère.

Sauf contre-indication à ces deux molécules.

Le traitement initial comporte le remplissage vasculaire. Celui-ci doit être réalisé́ sur une voie veineuse périphérique de bon calibre sur une période d’environ trente minutes. Le choix du produit de remplissage repose sur l’utilisation de colloïdes, bien que le débat reste ouvert entre les cristalloïdes et les macromolécules. En termes d’efficacité́ thérapeutique, ces produits semblent similaires si l’on respecte les équivalences en volume (500 mL de colloïde correspondant à̀ environ 1,5 L de cristalloïdes). On utilise souvent en première intention un colloïde de type hydroxyéthylamidon (HEA). En cas d’absence de réponse au remplissage vasculaire (deux fois 500 mL de macromolécules), il sera nécessaire d’utiliser une molécule vasoactive, vasoconstrictrice.
Voir : Lanternier F, Lebeaux D, PENE F, et al. Item 157 (ancien 154). Septicémie, bactériémie, fongémie de l'adulte et de l'enfant. Rev Prat 2016;66(3);e93-100.

En cas de résistance de l’hypotension au remplissage vasculaire.

 

Source : « Critère de sepsis grave ». Item 104. Choc septique. Collège des enseignants d’anesthésie-réanimation


Voir aussi : Lanternier F, Lebeaux D, PENE F, et al. Item 157 (ancien 154). Septicémie, bactériémie, fongémie de l'adulte et de l'enfant. Rev Prat 2016;66(3);e93-100.

 

 


« L’antibiothérapie probabiliste des PNA graves repose donc sur l’association C3G parentérale (céfotaxime ou ceftriaxone) + amikacine sauf dans les cas suivants :
– en cas d’allergie : aztréonam + amikacine ;
– en cas de suspicion d’infection à BLSE : carbapénème (imipénème ou méropénème) + amikacine.
La PNA obstructrice est une véritable urgence médico-chirurgicale. Il existe une indication formelle à un drainage chirurgical des voies urines du haut appareil en urgence, soit par cathétérisme urétéral rétrograde (sonde urétérale ou sonde JJ) soit par néphrostomie percutanée échoguidée, en fonction des conditions anatomiques. Ce drainage chirurgical sera associé à une bi-antibiothérapie d’emblée. La cause d’obstruction (lithiase, compression extrinsèque, tumeur de l’uretère…) sera toujours traitée secondairement. »
Source : « Prise en charge des pyélonéphrites obstructives, chapitre 11 ». Item 157. UE 6. Infections urinaires de l’adulte. Collège des enseignants d’urologie.
Voir aussi : Bouchand F, Bruyere F, Dinh A, et al. Item 161 (ancien 157). Infections urinaires de l'adulte. Rev Prat 2016;66(6);e255-64.

 

 

 

 

 Sonde double J. Source : Théo Arber
 

 

 

Sonde de néphrostomie. Source : Théo Arber
  
 

Il est décidé de réaliser le drainage du rein gauche en urgence. On s’oriente vers une pose de néphrostomie droit du fait de l’importante lésion intravésicale à la cystoscopie, engainant le méat uretère-vésical gauche et empêchant la pose de sonde JJ prévue en première intention. 
Le patient est apyrétique dès le lendemain du drainage.
L’ECBU sur urines pyéliques récupérées en peropératoire revient positif à Escherichia coli, multisensible. On opte pour une adaptation du traitement antibiotique par amoxicilline 1 g, trois fois par jour.

 Question 9 - La (les) proposition(s) exacte(s) est (sont) :

De 10 à 14 jours d’antibiothérapie efficace selon le Collège.

14 jours d’antibiothérapie efficace, prendre en compte l’antibiothérapie probabiliste administrée probablement pendant au moins 48-72 h (le temps d’avoir l’antibiogramme) si le germe retrouvé y est également sensible.

Constatation endoscopique d’une récidive tumorale urothéliale donc nécessité d’une nouvelle preuve anatomopathologique (grade, stade…).

On s’expose à un risque conséquent de récidive de l’obstruction rénale si on retire le moyen de drainage avant d’en avoir traité la cause.

ECBU de contrôle que en cas de mauvaise évolution clinique sous antibiothérapie.

« Le suivi est essentiellement clinique. Il est recommandé de ne pas prévoir d’ECBU de contrôle sous et après traitement.
En cas d’évolution défavorable sous traitement (fièvre après 72 heures) :
– ECBU avec antibiogramme
– uroscanner (sauf contre-indication). »
Source : « Suivi des pyélonéphrites aiguës graves, chapitre 11 ». Item 157. UE 6. Infections urinaires de l’adulte. Collège des enseignants d’urologie.
Voir aussi : Bouchand F, Bruyere F, Dinh A, et al. Item 161 (ancien 157). Infections urinaires de l'adulte. Rev Prat 2016;66(6);e255-64.

 


Les deux possibilités de drainages des urines sont la pose de sonde double J par voie rétrograde (lors d’une endoscopie vésicale), la pose de nephrostomie percutanée. Il est alors possible d’internaliser une sonde double J par la suite via la néphrostomie (entre autres lors d’un échec de pose de sonde double J lors d’une endoscopie.
Dans ce cas, on privilégie la pose de nephrostomie. En effet, la tumeur locale risque de rendre la pose de JJ rétrograde impossible, si le méat est non visible.
De plus, les données scientifiques sont encore insuffisantes, et il n’existe pas de recommandations précises mais on peut supposer que la pose de sonde JJ par voie rétrograde dans ces conditions pourrait exposer à un ensemencement des voies urinaires supérieures par des cellules tumorales vésicales.
La pose de néphrostomie percutanée est un geste à risque hémorragique. Il faut avoir un bilan de coagulation récent, et suspendre la prise d’anticoagulant (sauf en situation d’urgence comme ça aurait été le cas ici).

Maintenant que la pyélonéphrite aiguë grave est prise en charge, le patient évolue bien sous antibiothérapie efficace.
Vous vous intéressez alors à la cause de l’obstruction.

Question 10 - Vous prévoyez alors de poursuivre le bilan par :

Le scanner réalisé dans le cadre de l’urgence était sans injection, il n’a pas permis de faire le bilan de lésions synchrones des voies urinaires supérieures.

Une nouvelle lésion est mise en évidence, il faut une preuve anatomopathologique de la récidive de carcinome urothélial, et du stade infiltrant le muscle ou non qui va modifier la prise en charge.

Systématiquement lors d’un nouveau bilan. Va inciter à réaliser une recherche plus approfondie de lésions des voies urinaires supérieures si la cytologie est suspecte de haut grade malgré des résultats anatomopathologies de vessie non en faveur, et d’un scanner négatif.

Non pas pour le contrôle après traitement d’une pyélonéphrite aiguë grave, mais à but de traitement antibioprophylactique adapté en préopératoire de la nouvelle résection de vessie.

Intérêt d’évaluer la résolution de l’insuffisance rénale aiguë après drainage efficace du rein obstrué.

Une fois le bilan réalisé vous présentez le dossier en réunion de concertation pluridisciplinaire.
Compte-rendu anatomopathologique : 
– résection macroscopiquement satisfaisante mais probablement incomplète, mettant en évidence un carcinome urothélial au moins pT2, pas d’embole nettement identifiable. Aspect de CIS au sein de lésions de cystite glandulaire ;
– créatininémie presque normalisée à 75 µmol/L, soit un débit de filtration glomérulaire à 80 mL/min.
À l’uroscanner, il n’est pas mis en évidence de lésions des voies excrétrices supérieures.
Vous présentez le dossier en réunion de concertation pluridisciplinaire. Cependant il est demandé, à l’issue de la réunion, de compléter le dossier avant de le présenter à nouveau.

 Question 11 - Vous poursuivez les investigations par : 

Diagnostic de tumeur infiltrant le muscle (pT2) admis. Même si la résection est incomplète on s’oriente alors vers un traitement radical. Voir le dernier paragraphe de la figure 4.

Pour éliminer des métastases pulmonaires fréquentes dans les carcinomes urothéliaux.

En cas de symptômes neurologiques évocateurs.

Non recommandé.

En cas de symptomatologie douloureuse osseuse.

En cas de tumeur infiltrante de vessie :
– scanner thoraco-abdominopelvien avec temps excrétoires ;
– imagerie par résonance magnétique (IRM) pelvienne optionnelle permettant une meilleure évaluation locale en préopératoire mais ne devant pas retarder la prise en charge thérapeutique) ;
– selon les symptômes : scanner cérébral ou scintigraphie osseuse.
« Les examens optionnels sont :
la scintigraphie osseuse en cas :
1. de douleurs osseuses évocatrices à l’examen clinique,
2. d’une anomalie osseuse au scanner,
3. de la présence de métastase pulmonaire ;
– le scanner cérébral en cas de troubles neurologiques. »
Source : « Bilan d’extension d’une tumeur infiltrante de la vessie ». Item : Tumeurs vésicales. Collège des enseignants d’urologie.
Voir aussi : Balssa L, Frontczak A, Kleinclauss F. Item 314 (ancien 311). Tumeur vésicales. Rev Prat 2017;67(10);e491-6.

 

Le scanner thoracique ne montre pas de lésions pouvant faire évoquer une localisation secondaire.

Question 12 - La (les) conclusion(s) de la RCP est (sont) :

Cystectomie et prostatectomie associée systématiquement chez l’homme pour éviter les récidives liées à un envahissement de l’urètre prostatique.

Technique chirurgicale à privilégier. Pour permettre l’évacuation des urines en l’absence de vessie on prélève un segment d’iléon que l’on va anastomoser à la peau et auquel on va anastomoser les deux uretères. Cette technique est appelée un « Bricker ».
Il est possible dans certaines situations de réaliser une cystoplastie continente à l’aide un montage chirurgicale du même prélèvement d’iléon que l’on anastomose à l’urètre plutôt qu’à la peau, si l’état général du patient le permet, son état de continence préopératoire est satisfaisant et que le type de tumeur le permet.

Il a été montré que la survie sans récidive est meilleure si on associe une chimiothérapie au traitement chirurgical de préférence avant la chirurgie.

Pas dans cette situation. On la propose si la chimiothérapie néo adjuvante n’est pas possible du fait d’une fonction rénale altérée avec un DFG < 50 mL/min entre autres. La chimiothérapie adjuvante peut être faite avec d’autres molécules mieux tolérées mais avec un résultat moindre en termes de survie.

Trimodal = REUV complète+ radiothérapie+ chimiothérapie.

« TVIM non métastatique.
Le risque d’évolution métastatique est important et le traitement est non conservateur, associant :
– une chimiothérapie néo adjuvante : à base de cisplatine, visant à détruire d’éventuelles micrométastases non visibles en imagerie et réduire le volume tumoral ;
– l’exérèse chirurgicale de la vessie : on réalise une cystoprostatectomie totale chez l’homme, une pelvectomie antérieure chez la femme, un curage ganglionnaire pelvien est associé, puis les urines sont dérivées soit de façon continente (entérocystoplastie= vessie de remplacement) soit de façon non continente, c’est-à-dire avec une stomie urinaire (urétéro-iléoplastie cutanée selon Bricker).
Un traitement trimodal (résection-radio-chimiothérapie) peut être proposé en alternative à la cystectomie lorsque celle-ci est contre-indiquée ou refusée par le patient. »
Source : « Prise en charge des TVIM, chapitre Tumeur de la vessie ». Collège d’urologie.

Le patient est opéré comme prévu d’une cysto-prostatectomie avec dérivation non continente type « Bricker », après avoir reçu une chimiothérapie néo-adjuvante par MVAC (méthotrexate, vinblastine, doxorubicine et cisplatine).
Les résultats anatomopathologiques rapportent :
« Conclusion
Cystoprostatectomie : carcinome urothélial latéro-vésical droit :
- mesurant 1,5 cm de grand axe ;
- infiltrant la paroi jusqu’au tissu adipeux péri-vésical englobant le méat urétéral droit ;
- présence d’embols vasculaires et d’engainement périnerveux ;
- carcinome urothélial in situ dans l’uretère gauche ;
- hyperplasie adénomyomateuse prostatique ;
- limites urétérales et urétrales saines.
Curages ganglionnaires iliaques externes, ilio-obturateurs et iliaques primitifs droit et gauches : 15 ganglions indemnes d’envahissement carcinomateux (0/15)
Stade TNM (UICC 2017): pT3a N0M0. »
Source : Résultats anatomopathologiques cysto-prostatectomie bricker.

Question 13 - Vous proposez par la suite :

La cystectomie est réalisée, la cause de l’obstruction est traitée on peut donc retirée la sonde de nephrostomie en s’assurant par la suite de la stabilité de la fonction rénale.

Contrôle postopératoire : absence d’anémie par perte sanguine, absence d’insuffisance rénale, la plupart du temps obstructive dans ce cas sur sténose des anastomoses entre les uretères et le prélèvement d’iléon.

Le patient n’a plus de vessie. La fibroscopie du Bricker a peu d’intérêt, on se basera sur l’uroscanner. Une fibroscopie urétrale est possible pour vérifier l’absence de lésions de l’urothélium urétral.

Évaluation à six mois puis tous les six mois pendant cinq ans pour éliminer une récidive locale ou métastatique. Contrôle annuel par la suite.

Chimiothérapie adjuvante proposée seulement en cas de non-réalisation de la chimiothérapie néo-adjuvante.

Plusieurs mois plus tard, vous êtes contacté par le service des urgences qui a reçu M. G.
Il a été perdu de vue depuis sa sortie d’hospitalisation.
Il se présente avec des douleurs abdominales franches.
La palpation abdominale retrouve un ventre douloureux dans son ensemble, avec un tympanisme à la percussion et des signes d’irritation péritonéale.
Il a présenté des vomissements fécaloïdes. Il dit ne pas avoir eu de selles depuis huit jours.

Question 14 - Vous conseillez pour la suite de la prise en charge en urgence :

Face à des vomissements fécaloïdes dans un contexte de tableau de syndrome occlusif, il est conseillé de mettre une sonde nasogastrique à la fois pour mettre le système digestif au repos et prévenir un risque de pneumopathie d’inhalation.

Recherche d’une cause occlusive à ce syndrome occlusif. Examen de référence ayant remplacé l’ASP selon le Collège d’hépato-gastro-entérologie.

Examen peu informatif, pas en première intention, à discuter selon le diagnostic étiologique.

Scanner en priorité. La gastroscopie en urgence peut être discutée en cas d’hémorragie digestive mais rarement en l’absence de scanner préalable.

Permet de recherche un trouble ionique lié à un troisième secteur, et éliminer un saignement occulte.

« La crainte d’une nécrose intestinale doit faire chercher les signes évocateurs : 
– cliniques : 
• défense abdominale,
• choc, 
• douleur très importante ;
– biologiques : 
• insuffisance rénale, 
• hyperkaliémie ;
– scannographiques : 
• signes d’ischémie intestinale. »
Source : Item 217. Syndromes occlusifs. Collège des enseignants d’hépato-gastro-entérologie.
Voir aussi : Bertrand M, Borie F. Item 354 (ancien 349). Syndrome occlusif de l'enfant et de l'adulte - partie adulte. Rev Prat 2019;69(6);e193-201.

 

Un scanner est réalisé qui retrouve en effet une bride au niveau de l’intestin grêle, proche de la zone d’anastomose digestive qui avait été réalisée après avoir prélevé une partie d’iléon pour le Bricker, pour rétablir la continuité digestive.
Vous constatez au niveau du scanner des signes de de souffrance digestive avec une pneumatose de la paroi intestinale entre autres. Pas de dilatation pyélocalicielle retrouvée au niveau des deux reins.
Par ailleurs, il est constaté plusieurs lésions d’allure suspecte au niveau du foie, ainsi que des lésions faisant évoquer un lâcher de ballon pulmonaire sur les premières abdominales passant par les lobes inférieurs pulmonaires.
Sur le bilan biologique vous retrouvez :
potassium = 7 mmol/L ; natrémie = 140 mmol/L ; créatininémie = 110 µmol/L ; protéine C réactive = 150 g/L ; hémoglobine = 11 g/dL ; globules blancs = 12 éléments/mm³ ; polynucléaires neutrophiles à 9,5 éléments/mm³.

Question 15 - Face à ces constatations vous entreprenez :

D’après le Collège d’hépato-gastro-entérologie, face à une occlusion organique est indiquée de réaliser un traitement chirurgical et non pas médical qui s'adresse plutôt à des occlusions paralytiques. Voir le commentaire général sur la question 15.

Signes d’obstruction au scanner, signes de gravité (irritation péritonéale, souffrance digestive au scanner) indiquant la prise en charge chirurgicale en urgence.

Le scanner réalisé a permis d’écarter la piste d’un suivi de l’insuffisance rénale obstructive du fait de l'absence de dilatation pyélocalicielle sur les deux reins.

Effectivement, chez un patient aux antécédents carcinologiques connus, face à une constatation de lésions de réaliser une biopsie de la lésion pour différencier une récidive métastatique de la maladie d’origine, d’une lésion nouvelle d’un autre organe. Seule la preuve anatomopathologique permettra d'obtenir cette certitude.

Selon le Collège d’urologie, item Tumeur de vessie, concernant les formes métastatiques : « Le traitement permet de retarder l’évolution de la maladie et fait appel à :
– une chimiothérapie à base de cisplatine en première ligne ;
– une immunothérapie systémique en seconde ligne ;
– des soins palliatifs et de confort. »
Voir aussi : Balssa L, Frontczak A, Kleinclauss F. Item 314 (ancien 311). Tumeur vésicales. Rev Prat 2017;67(10);e491-6.
Malgré l’antécédent de chimiothérapie néo-adjuvante dans le cadre d'une maladie localisée, il est possible de réaliser une nouvelle chimiothérapie dans ce contexte nouveau métastatique. Ces thérapies systémiques sont efficaces en phase métastatique, les traitements locaux sont réservés uniquement aux situations symptomatiques sur certaines métastases uniquement.
Il faut considérer que les lésions secondaires visibles à l’imagerie sont uniquement « la face émergée de l’iceberg », et qu’il existe alors de nombreuses micrométastases déjà disséminées.

« La présence de signes de souffrance digestive (signes péritonéaux, signes de choc) ou d’une hernie étranglée constitue une urgence chirurgicale. L’intervention doit être réalisée dans le plus court délai sans recours à des examens d’imagerie préalable.
Le malade est vu par l’anesthésiste, on met en place une voie veineuse de bon calibre pour réhydratation et correction des désordre hydro-électrolytiques, une sonde nasogastrique pour vider l’estomac et éviter les risques d’inhalation.
Si une résection intestinale s’avère nécessaire en cours d’intervention un rétablissement immédiat de continuité n’est que rarement possible. Le patient doit être informé avant l’opération de la possibilité de réaliser une stomie du grêle ou une colostomie. »
Source : « Prise en charge en urgence d’un syndrome occlusif avec signes de souffrance digestive ». Item 217. Syndromes occlusifs. Collège des enseignants d’hépato-gastro-entérologie.
Voir aussi : Bertrand M, Borie F. Item 354 (ancien 349). Syndrome occlusif de l'enfant et de l'adulte - partie adulte. Rev Prat 2019;69(6);e193-201.

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