Rémi, 25 ans, vient en consultation pour une dermatose prurigineuse de la face interne de la cuisse droite (figure 1). Il n'a pas d’altération de l’état général. Il n’a pas d’antécédent particulier.

Figure 1

Question 1 - Votre principale hypothèse diagnostique est la suivante :
L’eczéma est une lésion vésiculeuse, croûteuse, suintante. De plus, la face interne de la cuisse n’est pas une localisation typique pour de l’eczéma.
L’impétigo est une dermatose bulleuse qui évolue vers des croûtes jaunâtres mélicériques.
Le psoriasis est une dermatose érythémato-squameuse, localisée préférentiellement au dos, aux coudes, aux genoux et classiquement décrite comme non prurigineuse.
Les lésions de lupus discoïdes sont souvent plus atrophiques apparaissant principalement sur des zones photo-exposées.
Question 2 - Vous prescrivez les examens complémentaires suivants : 
L’examen mycologique est indispensable (sauf pour les intertrigos inter-orteils) en raison de la faible valeur prédictive positive de l’examen clinique (polymorphisme lésionnel).
Vous avez une forte suspicion de dermatophytie. Vous décidez de réaliser un prélèvement mycologique. 

Figure 2

Question 3 - Quelles en sont les modalités techniques (figure 2) ?
La peau est saine à ce niveau-là. Il n’y a pas d’intérêt à prélever ici.
Il faut effectivement prélever en périphérie sur la collerette desquamative en raison de l’extension centrifuge du dermatophyte.
Le dermatophyte progresse de façon centrifuge. Il peut éventuellement exister un résidu de dermatophyte à ce niveau-là, mais le prélèvement a de forts risques d’être négatif. Il faut prélever en périphérie sur la collerette desquamative.
Le formol ne maintiendra pas en vie le dermatophyte. Le formol est réservé au prélèvement anatomopathologique.
Il vous apprend avoir débuté un traitement antifongique depuis 7 jours à la suite d’un rendez-vous à SOS médecins. 
Question 4 - Quelle attitude adoptez-vous ? 
Le prélèvement sera certainement faussement négatif.
Les dermocorticoïdes vont avoir un effet anti-inflammatoire initialement sur 48 h, puis ils vont accroître le dermatophyte. Il ne faut donc pas en prescrire.
Le prélèvement fongique doit être réalisé systématiquement, d’autant plus vous n’êtes pas sûr à 100 % qu’il s’agit bien d’un dermatophyte.
Vous ne saurez pas ce que vous avez traité et ne pourrez réaliser votre enquête étiologique.
Il n’y a pas d’intérêt. En anatomopathologie, vous ne pourrez pas identifier le type de dermatophyte et en mycologie ce dernier sera très certainement faussement négatif.
Finalement vous avez décidé d’arrêter le traitement pour 15 jours et avez réalisé le prélèvement. 
Question 5 - À la suite du prélèvement, quel traitement pourriez-vous lui prescrire ? 
Oui, c’est une possibilité pour 1 à 2 fois par jour.
Oui, c’est une autre possibilité pour 2 fois par jour.
Oui, c’est une autre possibilité pour 1 fois par jour. Il convient de n’utiliser qu’une de ces trois classes à la fois.
Le traitement par voie générale est indiqué s’il s’agit d’une atteinte palmo-plantaire/d’atteintes multiples de peau glabre/d’association à un parasitisme unguéal ou pilaire.
Le traitement par voie générale est indiqué s’il s’agit d’une atteinte palmo-plantaire/d’atteintes multiples de peau glabre/d’association à un parasitisme unguéal ou pilaire.
Question 6 - Quelle sera la durée du traitement ? 
C’est trop peu, il faut au moins 15 jours et si possible 3 semaines.
C’est le temps nécessaire pour traiter généralement les teignes du cuir chevelu.
C’est le temps nécessaire pour traiter un dermatophyte de l’hallux.
À la consultation de contrôle à 4 semaines, la lésion a disparu. Vous recevez le résultat du microbiologiste. Il s’agissait bien d’un dermatophyte : Trichophyton rubrum. À l’interrogatoire il vous précise avoir un chat depuis quelques mois et faire régulièrement du sport en salle.
Question 7 - Quelle prise en charge complémentaire proposez-vous ? 
Il est nécessaire de réaliser une éducation sur les mesures d’hygiène et principalement lors de la pratique d’activité sportive.
Le Trichophyton rubrum est un dermatophyte anthropophile. Il n’est donc pas zoophile. Le chat n’est pas en cause.
Le Trichophyton rubrum est un dermatophyte anthropophile. Il n’est donc pas zoophile. Le chat n’est pas en cause. À savoir que les animaux dans les cas de dermatophytes zoophiles peuvent être porteur sain. Il est donc primordial de les montrer à un vétérinaire pour l’examiner et le prélever.
Il est préconisé de faire un nouveau contrôle mycologique dans les cas de teignes de l’enfant, mais pas dans les dermatophytes de la peau glabre.

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