Vous recevez aux urgences générales M. R., 41 ans, qui consulte pour une douleur de la fosse lombaire droite.
La douleur est apparue il y a deux semaines. La douleur était supportable initialement, mais est beaucoup plus importante depuis les dernières 48 h et l’empêche d’exercer son métier de chauffeur-routier.
M. R. n’a pas constaté de fièvre. Il a des envies plus fréquentes d’uriner depuis deux jours pour des petites quantités, sans avoir à forcer pour vider la vessie. Il n'a pas d’hématurie.
Il a pour antécédents notables :
– tabagisme actif à 35 paquets-années ;
– hypertension artérielle ;
– un épisode de colique néphrétique à l’âge de 35 ans ;
– son père est décédé il y a 5 ans d’un cancer du rein.
À l’examen clinique : le patient est apyrétique, le ventre est souple, non douloureux, il a une douleur franche à l’ébranlement de la fosse lombaire droite. Les organes génitaux sont sans anomalie.
Sur la bandelette urinaire il y a uniquement des traces de sang.
La douleur est apparue il y a deux semaines. La douleur était supportable initialement, mais est beaucoup plus importante depuis les dernières 48 h et l’empêche d’exercer son métier de chauffeur-routier.
M. R. n’a pas constaté de fièvre. Il a des envies plus fréquentes d’uriner depuis deux jours pour des petites quantités, sans avoir à forcer pour vider la vessie. Il n'a pas d’hématurie.
Il a pour antécédents notables :
– tabagisme actif à 35 paquets-années ;
– hypertension artérielle ;
– un épisode de colique néphrétique à l’âge de 35 ans ;
– son père est décédé il y a 5 ans d’un cancer du rein.
À l’examen clinique : le patient est apyrétique, le ventre est souple, non douloureux, il a une douleur franche à l’ébranlement de la fosse lombaire droite. Les organes génitaux sont sans anomalie.
Sur la bandelette urinaire il y a uniquement des traces de sang.
Question 1 - Vous prescrivez :
Bilan pour éliminer une forme grave de colique néphrétique : pyélonéphrite obstructive ? Ici, les signes fonctionnels urinaires sont sûrement dus à une irritation urétéro-vésicale par le calcul mais ne doit pas faire méconnaître une infection urinaire et rechercher une situation d’urgence qu’est la pyélonéphrite obstructive.
Bilan pour éliminer une forme grave de colique néphrétique : insuffisance rénale aiguë obstructive ?
Bilan pour éliminer une forme grave de colique néphrétique : pyélonéphrite obstructive (hyperleucocytose) ?
Échographie/ASP ou scanner sans injection dans les formes non graves.
Pas d’uroscanner dans la prise en charge aiguë des coliques néphrétiques et risque de majoration des symptômes par hyperfiltration glomérulaire par l’injection de Lasilix et majoration de la dilatation pyélocalicielle.
Le bilan biologique est sans anomalie. M. R. est soulagé par la prise de kétoprofène et retourne chez lui avec une prescription d’antalgiques et d’anti-inflammatoires ainsi qu’un bilan d’imagerie à réaliser en ville dans les deux jours.
Il consulte à nouveau aux urgences deux jours plus tard pour le même motif, avec une récidive de la douleur lombaire droite. Il n’a pas réalisé de bilan d’imagerie et n’a pas pris les antalgiques prescrits car il se sentait bien en sortant du service des urgences lors de sa dernière venue.
Il est apyrétique. L’examen clinique est similaire à la fois précédente. Le bilan biologique est le suivant :
– créatininémie = 86 μmol/L pour une valeur de base à 87 μmol/L ;
– hémoglobine = 13,5 g/dL ;
– leucocytes = 6 G/L ;
– CRP = 1 mg/L.
Vous décidez de lui faire passer un scanner abdomino-pelvien sans injection.
Le patient est soulagé par l’administration de kétoprofène et de tramadol à son arrivée.
Il consulte à nouveau aux urgences deux jours plus tard pour le même motif, avec une récidive de la douleur lombaire droite. Il n’a pas réalisé de bilan d’imagerie et n’a pas pris les antalgiques prescrits car il se sentait bien en sortant du service des urgences lors de sa dernière venue.
Il est apyrétique. L’examen clinique est similaire à la fois précédente. Le bilan biologique est le suivant :
– créatininémie = 86 μmol/L pour une valeur de base à 87 μmol/L ;
– hémoglobine = 13,5 g/dL ;
– leucocytes = 6 G/L ;
– CRP = 1 mg/L.
Vous décidez de lui faire passer un scanner abdomino-pelvien sans injection.
Le patient est soulagé par l’administration de kétoprofène et de tramadol à son arrivée.
Question 2 - Votre prise en charge est la suivante :
Tableau de colique néphrétique simple toujours, non traitée, et qui répond au traitement médical, pas besoin de prise en charge supplémentaire.
On voit sur le scanner une lithiase de moins de 6 mm, de l’uretère pelvien droit qui est accessible à un traitement par alphabloquant qui peut faciliter l’expulsion du calcul dans cette zone de l’uretère. Voir réponse à la question 1.
Pas de critère de gravité impliquant un drainage en urgence (pyélonéphrite obstructive, hyperalgie ou insuffisance rénale avec hyperkaliémie).
Pas dans le cadre du traitement aigu. Nécessite d’être anticipé, entre autres en s’assurant qu’il n’y a pas de colonisation urinaire non traitée en cours.
Peu adapté aux calculs pelviens. En pratique, rarement disponible dans le cadre de l’urgence.
Bilan métabolique recommandé en première intention.
Bien penser au bilan métabolique qui est recommandé en première intention à distance d’un épisode lithiasique. Il va permettre de prévenir les récidives. Cependant il n’est pas à réaliser dans le cadre de l’urgence car il peut être perturbé par l’état inflammatoire aigu et ne reflète pas correctement l’état métabolique basal du patient.
Source : Collège d’urologie. Chapitre 14 Item 262 – UE 8 – Lithiase urinaire. 5e édition.
Bien penser au bilan métabolique qui est recommandé en première intention à distance d’un épisode lithiasique. Il va permettre de prévenir les récidives. Cependant il n’est pas à réaliser dans le cadre de l’urgence car il peut être perturbé par l’état inflammatoire aigu et ne reflète pas correctement l’état métabolique basal du patient.
Source : Collège d’urologie. Chapitre 14 Item 262 – UE 8 – Lithiase urinaire. 5e édition.
Une semaine plus tard, vous revoyez M. R., amené par les pompiers pour douleur lombaire droite exacerbée.
Il avait été soulagé depuis sa sortie des urgences mais des douleurs brutales sont réapparues depuis 12 h ainsi que des vomissements. Les douleurs ne cèdent pas malgré l’administration de morphine et d’AINS à son arrivée.
Il est apyrétique, avec une fréquence cardiaque à 121 battements par minute, une tension à 130/68 mmHg et une saturation à 97 %.
L’examen cardiopulmonaire et neurologique est normal. Pas de défense à la palpation abdominale, hyperalgique à la moindre palpation de la fosse lombaire.
À la biologie vous constatez : créatininémie = 132 μmol/L ; sodium = 136 mmol/L ; potassium = 5,8 mmol/L ; hémoglobine = 13,5 g/dL ; leucocytes : 6 G/L ; CRP : 1 mg/L.
Voici l’électrocardiogramme (ECG) réalisé aux urgences :
Un scanner abdomino-pelvien est réalisé en urgence qui retrouve le calcul enclavé dans l’uretère pelvien droit et une dilatation pyélocalicielle en amont à 24 mm.
Il avait été soulagé depuis sa sortie des urgences mais des douleurs brutales sont réapparues depuis 12 h ainsi que des vomissements. Les douleurs ne cèdent pas malgré l’administration de morphine et d’AINS à son arrivée.
Il est apyrétique, avec une fréquence cardiaque à 121 battements par minute, une tension à 130/68 mmHg et une saturation à 97 %.
L’examen cardiopulmonaire et neurologique est normal. Pas de défense à la palpation abdominale, hyperalgique à la moindre palpation de la fosse lombaire.
À la biologie vous constatez : créatininémie = 132 μmol/L ; sodium = 136 mmol/L ; potassium = 5,8 mmol/L ; hémoglobine = 13,5 g/dL ; leucocytes : 6 G/L ; CRP : 1 mg/L.
Voici l’électrocardiogramme (ECG) réalisé aux urgences :
Un scanner abdomino-pelvien est réalisé en urgence qui retrouve le calcul enclavé dans l’uretère pelvien droit et une dilatation pyélocalicielle en amont à 24 mm.
Question 3 - Votre prise en charge thérapeutique est la suivante :
Voir la réponse à la question 2
Tableau de colique néphrétique hyperalgique avec insuffisance rénale aiguë et hyperkaliémie. Le patient a deux critères de gravité que sont l’hyperalgie (douleur ne cédant pas aux paliers 3 et AINS) et hyperkaliémie, donc drainage des urines en urgence.
Kaliémie < 6 mmol/L et absence de signes ECG donc Kayexalate dans un premier temps et traitement de la cause de l’hyperkaliémie qui est l’insuffisance rénale obstructive.
Kaliémie < 6 mmol/L et absence de signes ECG donc Kayexalate dans un premier temps et traitement de la cause de l’hyperkaliémie qui est l’insuffisance rénale obstructive.
Une sonde double J droite est posée à M. R. par l’urologue de votre hôpital qui va poursuivre la prise en charge.
Du fait du diamètre et de la localisation du calcul, favorables à son expulsion spontanée favorisée par la pose de sonde double J, on prescrit à M. R. un scanner abdomino-pelvien de contrôle pour dans un mois.
Du fait du diamètre et de la localisation du calcul, favorables à son expulsion spontanée favorisée par la pose de sonde double J, on prescrit à M. R. un scanner abdomino-pelvien de contrôle pour dans un mois.
Question 4 - Vous prescrivez également :
Pour récupérer le calcul et pouvoir le faire analyser. On pourra ainsi adapter le régime du patient afin de prévenir de nouvelles formations de calculs.
Oui, à distance de l’épisode aigu dans un but étiologique à nouveau.
Règle commune à tous les patients lithiasiques.
On ne connaît pas encore la nature du calcul donc on ne peut pas conseiller d’autres règles hygiénodiététiques plus précises que celle de boire plus de 2 L par jour (règle commune à tous les patients lithiasiques).
Bilan métabolique
Comme précisé précédemment, un bilan métabolique est nécessaire et ce dès le premier épisode de calcul, afin de déterminer la nature de la lithiase, sa cause et les facteurs métaboliques favorisants. Il est réalisé au moins un mois après tout épisode aigu ou traitement. Il va vérifier les conséquences biologiques de l’alimentation quotidienne du patient et rechercher les principaux facteurs de risque lithogène.
Analyse spectrophotométrique du calcul
Si le calcul a pu être récupéré lors du tamisage des urines ou lors d’un geste endo-urologique, il peut permettre de tirer des renseignements majeurs entre autres sur la composition du calcul, voire sur l’histoire de la formation du calcul, en fonction des différentes strates qui le composent de façon concentrique.
L’analyse chimique est obsolète et ne doit plus être réalisée.
Bilan métabolique recommandé en première intention
Sang
– Créatininémie : évalue la fonction rénale.
– Glycémie : recherche ou un syndrome métabolique ou un diabète.
– Uricémie : recherche un syndrome métabolique.
– Calcémie : recherche une hypercalcémie, oriente vers une hyperparathyroïdie.
Urines des 24 heures
Doit être exhaustif et recueillir la totalité des urines des 24 heures. (Il faut bien préciser au patient de débuter le recueil le matin après avoir jeté les urines de la première miction au réveil, puis cantiner toutes les urines de la journée et de la nuit jusqu’aux premières urines du lendemain matin y compris.)
– Créatininurie des 24 heures : permet de s’assurer de la bonne réalisation du recueil (la valeur va être anormale si le patient a omis un recueil ou a dépassé la période de recueil ; elle doit être de l’ordre de 15-20 mg par kg et par 24 heures [130-180 μmol] si le prélèvement est complet).
– Volume urinaire des 24 heures : facteur de risque lithogène s’il est inférieur à 2 litres.
– Calcium : facteur de risque lithogène si le taux est supérieur à 0,1 mmol/kg/j ou > 3,8 mmol/L d’urine.
L’hypercalciurie est l’anomalie la plus fréquente.
– Acide urique : facteur de risque lithogène si supérieur à 5 mmol/24 heures ou 2,5 mmol/L d’urine.
– Sodium : reflet de la consommation quotidienne de sel, facteur de risque lithogène si supérieur à 150 μmol/24 heures (10 g de sel = 170 mmol/de Na).
– Urée : traduit la consommation protidique les 24 heures précédentes (urée urinaire en grammes × 3,5 = quantité de protéines consommé) ; facteur de risque si > 1 g/kg/24 heures (5,5 mmol/kg/24 heures).
Urines du matin
– pH : 5 en faveur d’une lithiase urique, 6,5 en faveur d’une lithiase phosphocalcique.
– Densité urinaire : facteur de risque si elle est supérieure à 1012.
– ECBU : recherche d’une infection.
– Optionnel : la cristallurie qui recherche des cristaux si le calcul n’a pas été recueilli (corrélation entre la cristallurie et la nature du calcul).
Source : Collège d’urologie. Chapitre 14 Item 262 – UE 8 – Lithiase urinaire. 5e édition.
Comme précisé précédemment, un bilan métabolique est nécessaire et ce dès le premier épisode de calcul, afin de déterminer la nature de la lithiase, sa cause et les facteurs métaboliques favorisants. Il est réalisé au moins un mois après tout épisode aigu ou traitement. Il va vérifier les conséquences biologiques de l’alimentation quotidienne du patient et rechercher les principaux facteurs de risque lithogène.
Analyse spectrophotométrique du calcul
Si le calcul a pu être récupéré lors du tamisage des urines ou lors d’un geste endo-urologique, il peut permettre de tirer des renseignements majeurs entre autres sur la composition du calcul, voire sur l’histoire de la formation du calcul, en fonction des différentes strates qui le composent de façon concentrique.
L’analyse chimique est obsolète et ne doit plus être réalisée.
Bilan métabolique recommandé en première intention
Sang
– Créatininémie : évalue la fonction rénale.
– Glycémie : recherche ou un syndrome métabolique ou un diabète.
– Uricémie : recherche un syndrome métabolique.
– Calcémie : recherche une hypercalcémie, oriente vers une hyperparathyroïdie.
Urines des 24 heures
Doit être exhaustif et recueillir la totalité des urines des 24 heures. (Il faut bien préciser au patient de débuter le recueil le matin après avoir jeté les urines de la première miction au réveil, puis cantiner toutes les urines de la journée et de la nuit jusqu’aux premières urines du lendemain matin y compris.)
– Créatininurie des 24 heures : permet de s’assurer de la bonne réalisation du recueil (la valeur va être anormale si le patient a omis un recueil ou a dépassé la période de recueil ; elle doit être de l’ordre de 15-20 mg par kg et par 24 heures [130-180 μmol] si le prélèvement est complet).
– Volume urinaire des 24 heures : facteur de risque lithogène s’il est inférieur à 2 litres.
– Calcium : facteur de risque lithogène si le taux est supérieur à 0,1 mmol/kg/j ou > 3,8 mmol/L d’urine.
L’hypercalciurie est l’anomalie la plus fréquente.
– Acide urique : facteur de risque lithogène si supérieur à 5 mmol/24 heures ou 2,5 mmol/L d’urine.
– Sodium : reflet de la consommation quotidienne de sel, facteur de risque lithogène si supérieur à 150 μmol/24 heures (10 g de sel = 170 mmol/de Na).
– Urée : traduit la consommation protidique les 24 heures précédentes (urée urinaire en grammes × 3,5 = quantité de protéines consommé) ; facteur de risque si > 1 g/kg/24 heures (5,5 mmol/kg/24 heures).
Urines du matin
– pH : 5 en faveur d’une lithiase urique, 6,5 en faveur d’une lithiase phosphocalcique.
– Densité urinaire : facteur de risque si elle est supérieure à 1012.
– ECBU : recherche d’une infection.
– Optionnel : la cristallurie qui recherche des cristaux si le calcul n’a pas été recueilli (corrélation entre la cristallurie et la nature du calcul).
Source : Collège d’urologie. Chapitre 14 Item 262 – UE 8 – Lithiase urinaire. 5e édition.
Le patient vous rapporte son bilan un mois plus tard.
Le bilan métabolique retrouve une calciurie légèrement augmentée comparée à la normale sans hypercalcémie.
Le calcul avait pu être récupéré par le patient et analysé en laboratoire. Il s’agit d’un calcul d’oxalate de calcium.
Au scanner sans injection on ne retrouve plus le calcul pelvien droit, les cavités pyélocalicielles ne sont plus dilatées, en revanche on constate une lésion suspecte du rein au pôle supérieur du rein gauche, d’allure tissulaire, mesurant environ 2 cm, très suspecte d’une tumeur du rein.
Le bilan métabolique retrouve une calciurie légèrement augmentée comparée à la normale sans hypercalcémie.
Le calcul avait pu être récupéré par le patient et analysé en laboratoire. Il s’agit d’un calcul d’oxalate de calcium.
Au scanner sans injection on ne retrouve plus le calcul pelvien droit, les cavités pyélocalicielles ne sont plus dilatées, en revanche on constate une lésion suspecte du rein au pôle supérieur du rein gauche, d’allure tissulaire, mesurant environ 2 cm, très suspecte d’une tumeur du rein.
Question 5 - Vous conseillez au patient :
À limiter.
Réduire leur consommation mais pas complétement pour ne pas engendrer de déséquilibre phosphocalcique.
Pour les calculs de cystine ou d’acide urique.
Le scanner abdominopelvien sans injection ne suffit pas comme bilan préopératoire.
Bilan d’imagerie nécessaire pour mieux évaluer la lésion.
L’objectif de la prise en charge diététique des lithiases est à la fois de prévenir la récidive des calculs en réduisant les facteurs de risque lithogènes et, dans certaines situations, de dissoudre les calculs déjà formés en modifiant le pH urinaire (alcaliniser les urines pour les calculs d’acides uriques/ acidifier les urines pour les calculs phosphocalciques ou d’infection).
1. Mesures générales
L’essentiel du traitement vise à éviter la phase de sursaturation urinaire en facteurs lithogènes. Il s’agit de règles hygiénodiététiques :
– boire au minimum 2 L par jour, voire plus s’il fait chaud ou en cas d’activités sportives. C’est l’élément central et commun à toutes les formes de lithiases. Pour certains types de calcul il faut même viser plus de 2,5 à 3 L par jour ;
– pratiquer une activité physique régulière ;
– éviter l’excès de calories ;
– varier l’alimentation et consommer des fibres (fruits et légumes) ;
– réduire l’apport protidique (< 1 g/kg/j) ;
– limiter les protéines d’origine animale ;
– limiter les aliments riches en oxalates ;
– réduire la consommation de sucres et de boissons sucrées ;
– réduire à̀ 7-8 g/j la consommation de sel.
En somme, il faut avoir une alimentation équilibrée sans excès ni restriction, associée à une hydratation suffisante.
2. Mesures spécifiques (nécessitent d’avoir obtenu l’analyse spectrophotométrique du calcul).
Pour les lithiases oxalocalciques (les plus fréquentes).
Il ne faut pas supprimer la consommation de produits riches en calcium. Il est même important de maintenir un apport calcique quotidien autour de 1 g sous peine de provoquer une ostéopénie, voire une ostéoporose, sans pour autant empêcher la formation de calculs, qui seront alors d’une autre nature. Les patients consommant des laitages doivent boire une eau peu calcique (Volvic, Évian, eau de ville). Dans le cas contraire on recommande une eau riche en calcium (Contrex, Hépar, Courmayeur). Les apports en oxalates doivent être réduits (chocolats, rhubarbe, oseille, etc.).
En ce qui concerne la lithiase calcique secondaire à une maladie identifiable, elle doit bénéficier si possible du traitement de la maladie causale. Ainsi la lithiase calcique secondaire à un adénome parathyroïdien (hyperparathyroïdie primaire) est traitée par cervicotomie et ablation de l’adénome parathyroïdien.
Source : Collège d’urologie. Chapitre 14 Item 262 – UE 8 – Lithiase urinaire. 5e édition.
1. Mesures générales
L’essentiel du traitement vise à éviter la phase de sursaturation urinaire en facteurs lithogènes. Il s’agit de règles hygiénodiététiques :
– boire au minimum 2 L par jour, voire plus s’il fait chaud ou en cas d’activités sportives. C’est l’élément central et commun à toutes les formes de lithiases. Pour certains types de calcul il faut même viser plus de 2,5 à 3 L par jour ;
– pratiquer une activité physique régulière ;
– éviter l’excès de calories ;
– varier l’alimentation et consommer des fibres (fruits et légumes) ;
– réduire l’apport protidique (< 1 g/kg/j) ;
– limiter les protéines d’origine animale ;
– limiter les aliments riches en oxalates ;
– réduire la consommation de sucres et de boissons sucrées ;
– réduire à̀ 7-8 g/j la consommation de sel.
En somme, il faut avoir une alimentation équilibrée sans excès ni restriction, associée à une hydratation suffisante.
2. Mesures spécifiques (nécessitent d’avoir obtenu l’analyse spectrophotométrique du calcul).
Pour les lithiases oxalocalciques (les plus fréquentes).
Il ne faut pas supprimer la consommation de produits riches en calcium. Il est même important de maintenir un apport calcique quotidien autour de 1 g sous peine de provoquer une ostéopénie, voire une ostéoporose, sans pour autant empêcher la formation de calculs, qui seront alors d’une autre nature. Les patients consommant des laitages doivent boire une eau peu calcique (Volvic, Évian, eau de ville). Dans le cas contraire on recommande une eau riche en calcium (Contrex, Hépar, Courmayeur). Les apports en oxalates doivent être réduits (chocolats, rhubarbe, oseille, etc.).
En ce qui concerne la lithiase calcique secondaire à une maladie identifiable, elle doit bénéficier si possible du traitement de la maladie causale. Ainsi la lithiase calcique secondaire à un adénome parathyroïdien (hyperparathyroïdie primaire) est traitée par cervicotomie et ablation de l’adénome parathyroïdien.
Source : Collège d’urologie. Chapitre 14 Item 262 – UE 8 – Lithiase urinaire. 5e édition.
Le patient revient vous voir avec son bilan prescrit, qui confirme la lésion rénale d’allure tissulaire au pôle supérieur du rein gauche de 2,2 cm, sans envahissement local, et sans lésion secondaire décelée :
Sa fonction rénale est de 95 mL/min selon CKD-EPI, et la numération-formule est normale.
Le patient est toujours asymptomatique du côté gauche, et n'a pas d’hématurie macroscopique.
Sa fonction rénale est de 95 mL/min selon CKD-EPI, et la numération-formule est normale.
Le patient est toujours asymptomatique du côté gauche, et n'a pas d’hématurie macroscopique.
Question 6 - Vous conseillez au patient :
Première intention si techniquement faisable.
Pas adaptée face à une petite tumeur, chez un patient jeune, dans une démarche de préservation de néphrons et de la fonction rénale postopératoire.
À discuter si elle va faire changer la prise en charge, c’est-à-dire dans des cas complexes, avec des tumeurs multiples ou chez un patient avec des comorbidités chez qui on préférerait réaliser une abstention thérapeutique ou un traitement peu invasif type thermo-ablation.
Pas de traitement validé en néo-adjuvant ou adjuvant dans le cancer du rein actuellement.
Patient de moins de 45 ans et notion d’antécédent familial.
Indication de consultation en oncogénétique (recherche d’une forme familiale de cancer) :
– âge de survenue < 45 ans ;
– sous-type autre que le carcinome à cellules claires ;
– tumeurs rénales multiples ;
– tumeurs rénales bilatérales ;
– antécédent familial de cancer du rein ;
– manifestations extra-rénales évoquant une forme syndromique personnelle ou familiale (lésions cutanées de neurofibromatose, hémangioblastome de la rétine, tumeur du cervelet, phéochromocytome).
La prise en charge de référence dans les tumeurs du rein localisées est la néphrectomie partielle qui va permettre un contrôle carcinologique équivalent à la néphrectomie totale, tout en permettant une préservation néphronique (et donc de la fonction rénale) optimale. Elle est à privilégier lorsqu’elle est techniquement réalisable. Pour des tumeurs T1 (< 7 cm) ou T2a (< 10 cm), cette prise en charge est à privilégier la plupart du temps.
L’alternative pour les petites tumeurs sont les techniques thermo-ablatives.
La radiofréquence ou la cryoablation percutanée peuvent être proposées après confirmation histologique de la nature maligne de la tumeur pour les tumeurs de moins de 3 cm dans certains cas sélectionnées dans un but de préservation de la fonction rénale :
– patients avec de nombreuses comorbidités (à risque d’insuffisance rénale) ;
– rein unique fonctionnel ;
– tumeurs multiples (nécessitant plusieurs traitements à risque de destruction néphronique).
On peut proposer une surveillance simple pour les petites tumeurs à faible risque évolutif, surtout chez des patients aux lourdes comorbidités, ou ayant une espérance de vie réduite.
Source : Collège d’urologie. Chapitre 14 Item 262 – UE 8 – Lithiase urinaire. 5e édition.
– âge de survenue < 45 ans ;
– sous-type autre que le carcinome à cellules claires ;
– tumeurs rénales multiples ;
– tumeurs rénales bilatérales ;
– antécédent familial de cancer du rein ;
– manifestations extra-rénales évoquant une forme syndromique personnelle ou familiale (lésions cutanées de neurofibromatose, hémangioblastome de la rétine, tumeur du cervelet, phéochromocytome).
La prise en charge de référence dans les tumeurs du rein localisées est la néphrectomie partielle qui va permettre un contrôle carcinologique équivalent à la néphrectomie totale, tout en permettant une préservation néphronique (et donc de la fonction rénale) optimale. Elle est à privilégier lorsqu’elle est techniquement réalisable. Pour des tumeurs T1 (< 7 cm) ou T2a (< 10 cm), cette prise en charge est à privilégier la plupart du temps.
L’alternative pour les petites tumeurs sont les techniques thermo-ablatives.
La radiofréquence ou la cryoablation percutanée peuvent être proposées après confirmation histologique de la nature maligne de la tumeur pour les tumeurs de moins de 3 cm dans certains cas sélectionnées dans un but de préservation de la fonction rénale :
– patients avec de nombreuses comorbidités (à risque d’insuffisance rénale) ;
– rein unique fonctionnel ;
– tumeurs multiples (nécessitant plusieurs traitements à risque de destruction néphronique).
On peut proposer une surveillance simple pour les petites tumeurs à faible risque évolutif, surtout chez des patients aux lourdes comorbidités, ou ayant une espérance de vie réduite.
Source : Collège d’urologie. Chapitre 14 Item 262 – UE 8 – Lithiase urinaire. 5e édition.
Une néphrectomie partielle gauche est réalisée, avec suites simples et une fonction rénale postopératoire à 87 mL/min. L’analyse anatomo-pathologique de la pièce opératoire retrouve un carcinome à cellules claires ISUP 3 en marges saines.
Vous perdez de vue M. R., pendant plusieurs années. Il revient vous voir 6 ans plus tard sur les conseils de son médecin traitant, à la suite de fortes douleurs lombaires droites apparues depuis plusieurs semaines. Il vous dit être très fatigué et a perdu 5 kg en un mois. Il vous rapporte avoir eu des épisodes d’urines rosées.
Le patient est apyrétique.
L’examen abdominal retrouve une masse indurée en hypochondre droit, douloureuse à la palpation. Le reste de l’abdomen est souple. Pas de franche douleur à l’ébranlement des fosses lombaires.
Il vous montre les résultats d’analyses sanguines prescrites récemment par son médecin traitant qui montrent une cytolyse hépatique avec des ASAT à 4N, sans bilirubinémie augmentée, une anémie normocytaire à 9 g/dL, et une thrombocytémie à 600 G/L.
Une échographie abdominale retrouve une masse tissulaire du rein droit de 14 cm aux contours irréguliers, d’allure tissulaire, et plusieurs lésions intra-hépatiques mal définies.
Vous perdez de vue M. R., pendant plusieurs années. Il revient vous voir 6 ans plus tard sur les conseils de son médecin traitant, à la suite de fortes douleurs lombaires droites apparues depuis plusieurs semaines. Il vous dit être très fatigué et a perdu 5 kg en un mois. Il vous rapporte avoir eu des épisodes d’urines rosées.
Le patient est apyrétique.
L’examen abdominal retrouve une masse indurée en hypochondre droit, douloureuse à la palpation. Le reste de l’abdomen est souple. Pas de franche douleur à l’ébranlement des fosses lombaires.
Il vous montre les résultats d’analyses sanguines prescrites récemment par son médecin traitant qui montrent une cytolyse hépatique avec des ASAT à 4N, sans bilirubinémie augmentée, une anémie normocytaire à 9 g/dL, et une thrombocytémie à 600 G/L.
Une échographie abdominale retrouve une masse tissulaire du rein droit de 14 cm aux contours irréguliers, d’allure tissulaire, et plusieurs lésions intra-hépatiques mal définies.
Question 7 - Vous poursuivez la prise en charge par :
Les biopsies sont indiquées :
– avant de donner un traitement médical en cas de tumeur métastatique ;
– en cas d’incertitude diagnostique sur l’imagerie (lorsqu’on pense qu’il peut s’agir d’une tumeur qui n’est pas un cancer du rein : sarcome, lymphome, métastase d’une autre tumeur) ;
– avant décision de surveillance active d’une petite tumeur ;
– avant thermo-ablation d’une petite tumeur ;
– en cas de petite tumeur chez une personne âgée (> 70 ans) avec des comorbidités pour qui il sera proposé une simple surveillance.
– avant de donner un traitement médical en cas de tumeur métastatique ;
– en cas d’incertitude diagnostique sur l’imagerie (lorsqu’on pense qu’il peut s’agir d’une tumeur qui n’est pas un cancer du rein : sarcome, lymphome, métastase d’une autre tumeur) ;
– avant décision de surveillance active d’une petite tumeur ;
– avant thermo-ablation d’une petite tumeur ;
– en cas de petite tumeur chez une personne âgée (> 70 ans) avec des comorbidités pour qui il sera proposé une simple surveillance.
Il est nécessaire d’avoir obtenu un bilan d’extension négatif (ou éventuellement la preuve d’une maladie oligométastatique de bon pronostic) pour décider d’un traitement par néphrectomie.
(La discussion de la surrénalectomie associée dans ce cas se base sur l’envahissement estimé de la surrénale au scanner ou en peropératoire.)
(La discussion de la surrénalectomie associée dans ce cas se base sur l’envahissement estimé de la surrénale au scanner ou en peropératoire.)
Ici on est face à un cas probable de cancer du rein controlatéral métachrone, d’allure avancée du fait des symptômes et de l’altération de l’état général associé. On peut même suspecter une forme métastatique mais il faut pouvoir l’affirmer par un bilan d’imagerie complémentaire par uroscanner pour mieux définir la lésion, le bilan d’extension locorégional et un scanner thoracique pour le bilan d’extension.
En cas de diagnostic de tumeur d’emblée métastatique, pour initier un traitement médical il sera obligatoire d’avoir une confirmation anatomo-pathologique avant traitement, donc il sera nécessaire de biopsier une lésion suspecte (qu’elle soit primitive ou secondaire).
Pour le bilan sanguin en cas de tumeur métastatique, il faut ajouter :
– bilan hépatique ;
– LDH ;
– phosphatases alcalines ;
– calcémie ;
– bilan de coagulation ;
– plaquettes.
L’objectif du bilan est :
– d’évaluer la fonction rénale ;
– de déterminer les facteurs pronostiques (en cas de tumeur métastatique) ;
– de dépister un syndrome paranéoplasique : anémie, hypercalcémie, cholestase…
En cas de diagnostic de tumeur d’emblée métastatique, pour initier un traitement médical il sera obligatoire d’avoir une confirmation anatomo-pathologique avant traitement, donc il sera nécessaire de biopsier une lésion suspecte (qu’elle soit primitive ou secondaire).
Pour le bilan sanguin en cas de tumeur métastatique, il faut ajouter :
– bilan hépatique ;
– LDH ;
– phosphatases alcalines ;
– calcémie ;
– bilan de coagulation ;
– plaquettes.
L’objectif du bilan est :
– d’évaluer la fonction rénale ;
– de déterminer les facteurs pronostiques (en cas de tumeur métastatique) ;
– de dépister un syndrome paranéoplasique : anémie, hypercalcémie, cholestase…
ASP + échographie rénale
– Réalisé de face en décubitus, l’ASP est très utile car 90 % des calculs sont radio-opaques Les clichés de trois quarts homolatéraux permettent dans certains cas de dégager le trajet de l’uretère ilio-pelvien des structures osseuses.
– L’ASP peut être considéré comme normal, ne montrant pas le calcul s’il est radio-transparent (acide urique), ou s’il est radio-opaque mais de petite taille ou encore projeté devant une structure osseuse de même tonalité.
Échographie rénale et pelvienne
– Permet de repérer des calculs radio-transparents et de mettre en évidence une dilatation pyélocalicielle. Ils repèrent les calculs intra-rénaux et rétro-méatiques en particulier.
Tomodensitométrie/scanner thoraco-abdomino-pelvien (TDM-TAP) avec et sans injection de produit de contraste
– La TDM-TAP sans injection est l’examen de référence dans l’urgence, pour le diagnostic des colites néphrétiques. Elle permet de voir les calculs radio-transparents à l’ASP et de dépister une dilatation pyélocalicielle (signe d’obstruction et à risque d’insuffisance rénale ou de pyélonéphrite obstructive).
Examens biologiques
– Prescription d’un bilan sanguin comportant NFS, plaquettes, ionogramme sanguin, créatininémie, protéine C réactive (CRP), auquel on peut ajouter des examens supplémentaires selon le contexte (hémocultures, ECBU).
– Le calcul doit être obligatoirement récupéré s’il est expulsé (le patient doit uriner dans une bouteille ou à travers une passoire) ou retiré lors d’une intervention, pour être analysé (analyse morpho-constitutionnelle).
Traitement
Traitement de la colique néphrétique
1. Traitement médical de la douleur
Le paracétamol seul ou associé au tramadol suffit si les douleurs sont de faible intensité.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont les plus efficaces. Il faut bien s’assurer de l’absence d’insuffisance rénale aiguë. Ils peuvent alors être remplacés par les corticoïdes. Il faut également s’assurer de l’absence de signes d’infection avant de prescrire un traitement anti-inflammatoire. Seul le kétoprofène a reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour l’administration intraveineuse. La voie intraveineuse est utilisée de façon préférentielle car elle apporte le soulagement le plus rapide. Dans certains cas la voie rectale peut être utilisée. En général, le kétoprofène est prescrit à raison de 100 mg par voie intraveineuse lente sur 30 minutes, au maximum trois fois par 24 heures.
La morphine titrée intraveineuse est proposée en cas de non-réponse au traitement initial ou de contre-indication aux AINS.
2. Alphabloquants en cas de calcul urétéral pelvien
Ces médicaments (tamsulosine de préférence) constituent une thérapie médicale expulsive (TME) des calculs urétéraux pelviens. Ils augmenteraient le pourcentage d’expulsion spontanée des calculs urétéraux, réduiraient le délai d’expulsion, le nombre d’épisodes douloureux, la quantité d’analgésiques consommés par les patients et le nombre d’hospitalisations nécessaires. La prescription se fait hors AMM. La tamsulosine (0,4 mg/j) et la silodosine (8 mg/j) semblent donner des résultats équivalents. Ils ne sont pas recommandés pour les calculs de plus de 10 mm dont l’expulsion spontanée est exceptionnelle.
Source : Collège d’urologie. Chapitre 14 Item 262 – UE 8 – Lithiase urinaire. 5e édition.