Monsieur V., 25 ans, en bon état général, consulte dix jours après un séjour de deux mois en Asie pour un prurit des membres et du tronc.
Question 1 - Parmi vos hypothèses diagnostiques vous évoquez :
Le lichen est une pathologie inflammatoire prurigineuse.
L’eczéma est une pathologie inflammatoire prurigineuse.
Le psoriasis n’est pas classiquement prurigineux. Le prurit est plus fréquemment décrit au cuir chevelu.
La gale est une pathologie infectieuse prurigineuse.
La varicelle est une pathologie infectieuse prurigineuse.
Question 2 - Sur cet examen, en regard de l’espace situé entre le pouce et l’index de la main droite du patient, vous constatez :
Figure 1 (Source : Coll. Dr Antoine Bertolotti, La Revue du Praticien)
On voit un sillon scabieux qui a été excorié.
Ce réseau est visualisé lors d’un lichen.
Il n’y a pas d’urticaire.
Question 3 - À la suite de l’examen clinique, votre principale hypothèse diagnostique est la suivante :
La varicelle est réputée pour son prurit, mais se présente sous la forme de multiples vésicules d’âge différent, ce qui ne semble pas le cas ici.
Une toxidermie ne donne pas de lésion à type de sillon, mais plus généralement un érythème diffus maculo-papuleux. Il peut également donner des formes plus sévères avec des bulles.
Le sillon réalisé par une larva migrans est beaucoup plus inflammatoire, plus long et plus épais. Il est généralement localisé aux membres inférieurs et plus précisément aux pieds.
La syphilis dans les mains laisse apparaître généralement des syphilides. Il s’agit de lésions papuleuses avec une fine collerette desquamative. La description d’une vésicule dans une syphilis est rarissime.
Vous suspectez une gale.
Question 4 - Comment pourriez-vous confirmer le diagnostic ?
Le dermoscope peut vous aider, mais l’identification de sillons, de vésicules perlées et de nodule scabieux peuvent vous permettre de confirmer le diagnostic.
Le dermoscope peut vous aider à mieux voir le sarcopte avec entre autres le signe du deltaplane.
Cet examen peut permettre d’objectiver le sarcopte ou d’apporter des éléments indirects tels que la présence d’éosinophile mais n’est pas systématique.
Il est inutile de réaliser une exérèse totale d’un nodule scabieux ou d’une vésicule perlée et encore moins d’un sillon.
Cet examen n’existe pas en pratique clinique. Il est expérimenté à des fins de recherche pour le moment.
Question 5 - Vous réalisez un examen au dermoscope. Que vous attendez-vous à voir ?
Les éléments ronds situés le long de la galerie correspondent aux œufs et déjections du sarcopte.
La tête du sarcopte forme un triangle de type deltaplane.
Les éléments ronds situés le long de la galerie correspondent aux œufs et déjections du sarcopte.
Il s’agit d’un signe en faveur d’un carcinome basocellulaire.
Question 6 - Votre prise en charge est la suivante :
Il s’agit de l’ivermectine ou du benzoate de benzyle.
La transmission est interhumaine directe. Il faut savoir penser à rechercher des IST dans certaines circonstances.
Oui, c’est essentiel pour éviter la recontamination.
Non, le prurit peut persister jusqu’à un mois alors que le patient est correctement traité.
Non, sauf si le patient a une gale hyperkératosique.
Question 7 - Le patient vous questionne pour mieux comprendre l’épidémiologie et le cycle de vie du sarcopte. Vous lui répondez que :
Elle est d’environ vingt jours.
Oui, c’est pour cela que le nettoyage du linge doit se faire à au moins 60 °C.
Il meurt classiquement au bout de 24 h-48 h lorsqu’il est hors de la peau, voire six jours selon les conditions climatiques.
C’est entre autres la raison pour laquelle il faut renouveler le traitement entre sept et quatorze jours.

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