Vous recevez en consultation aux urgences pédiatriques un enfant de 14 ans, sans antécédents particuliers, pour une douleur scrotale aiguë depuis 4 heures.

L’enfant refuse que vous examiniez ses testicules. Que faites-vous ?
Vous lui expliquez que c’est obligatoire, qu’il y’a un risque d’ischémie testiculaire avec donc des conséquences médico-légales.
Vous arrivez finalement à examiner ses testicules (photo ci-dessus). Quelle est votre hypothèse diagnostique principale ?
Torsion de cordon spermatique.
Quelles pourraient être vos autres hypothèses diagnostiques ?
Ce pourrait être une orchi-épididymite, une torsion d’annexe testiculaire, un traumatisme testiculaire, une tumeur testiculaire.
Quels signes cliniques recherchez-vous en faveur d’une torsion de cordon spermatique ?
On recherche un début brutal, une abolition du réflexe crémastérien, un testicule douloureux, ascensionné, horizontalisé et augmenté de volume.
La douleur est de début brutal depuis 4 heures, le testicule est douloureux et ascensionné. Vous suspectez une torsion de cordon spermatique. Quel examen complémentaire demandez-vous ?
Aucun. Il s’agit d’une urgence chirurgicale. On demande un avis chirurgical pour exploration scrotale en urgence. Aucun examen ne doit retarder la prise en charge.
L’enfant va être opéré en urgence par le chirurgien. Quels sont les prérequis à cette intervention (information à fournir, à récupérer) ?
Il faut informer le patient et ses parents du risque d’orchidectomie, et de la réalisation d’une orchidopexie bilatérale. Il faudra, comme pour toute chirurgie chez un patient mineur, recueillir l’autorisation d’anesthésie et d’intervention signée par les parents.
L’enfant est finalement opéré en urgence. Quels sont les grands principes de la prise en charge chirurgicale de cette torsion de cordon spermatique ?
Il s’agit d’une voie d’abord scrotale, sous anesthésie générale, pour détorsion du testicule, réchauffement au sérum physiologique pour apprécier sa recoloration et orchidopexie. On réalise habituellement une orchidopexie controlatérale car le risque est majoré sur l’autre testicule.
L’enfant sort de l’hôpital le lendemain de l’opération avec une dispense scolaire d’une semaine et une dispense de sport de 3 semaines. Quel suivi mettez-vous en place et dans quel but ?
Il faut suivre l’enfant à distance pour contrôler l’absence d’atrophie testiculaire à distance, en lien avec un testicule qui aurait subi des lésions ischémiques.

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