Intolérance au lactose : bannir aussi le fromage ?

 
Les régimes sans produits laitiers sont à la mode. Il n’y a pas de preuve scientifique de l’efficacité du régime sans produits laitiers dans des pathologies comme l’autisme, les rhumatismes dégénératifs et inflammatoires, les infections oto-rhino-laryngées…
Dans le cas où la consommation de lait entraine des inconforts digestifs, on parle d’intolérance au lactose. Elle résulte de la diminution de la quantité de lactases (enzyme digérant le lactose) produites par l’organisme. Le déficit total en lactase (alactasémie) est rarissime. 
L’hypolactasémie n’est pas une maladie, c’est un trait génétique qui concerne environ 40 % des adultes en France. Cependant, elle n’entraîne de manifestations cliniques (ballonnements, borborygmes, troubles du transit) que lorsqu’elle conduit à une malabsorption du lactose. Celle-ci dépend de l’importance du déficit en lactase, des quantités de lactose consommées, de l’environnement alimentaire et du type de produits laitiers. C’est le plus souvent à partir de 12 g de lactose (soit 250 ml de lait) par jour qu’une intolérance apparaît !
Pour améliorer la tolérance au lactose, on peut conseiller de consommer le lait dans des préparations culinaires (béchamel par exemple), d’éviter de le consommer « pur » à jeun. Les fromages fermentés obtenus après coagulation ne contiennent plus de lactosérum ni de lactose. Quant aux yaourts, ils contiennent une bêta-galactosidase bactérienne présente dans les ferments lactiques et active tout au long du tractus intestinal. Enfin, les laits à teneur réduite en lactose peuvent aussi être conseillés.
 
Alexandra Karsenty, La Revue du Praticien
 
Bouteloup C. Les régimes alimentaires « à la mode » peuvent-ils être dangereux ? Rev Prat 2019;69:1051-4.

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