Vous recevez en consultation un nourrisson d’un an avec une lésion cutanée apparue il y a une semaine, après piqûre d’insecte il y a un mois.
Quel diagnostic évoquez-vous en 1er ?
Le scrofuloderme est une atteinte cutanée par contiguïté à partir d’un foyer profond. Il se manifeste par des nodules sous-cutanés d’évolution gommeuse en regard d’un foyer tuberculeux profond (ganglionnaire, ostéoarticulaire, épididyme). Il laisse place à une cicatrice rétractile.
Il s’agit d’une leishmaniose cutanée. Explications ci-dessous.
La forme la plus fréquente est le psoriasis des langes. Il apparaît à partir de l’âge de trois mois, sous la forme d’un intertrigo inguinal et interfessier qui s’étend sur les convexités en une nappe rouge sombre, sèche et vernissée à limite nette.
Les manifestations cutanées de la sarcoïdose, observées en moyenne dans 25 % des cas, figurent parmi les plus fréquentes des localisations. Elles peuvent survenir à la phase initiale de la maladie qu’elles permettent alors de découvrir. Les lésions papuleuses à type de sarcoïdes à petits nodules sont une forme cutanée spécifique très fréquente. Toutefois, la sarcoïdose est exceptionnelle chez l’enfant.
La syphilis congénitale précoce (âge < 2 ans) est soit asymptomatique, soit se traduit par une infection fulminante disséminée : lésions mucocutanées (éruptions cutanées vésiculobulleuses ou maculaires caractéristiques, de couleur cuivre, situées sur les paumes et la plante des pieds et des lésions papuleuses situées autour du nez et de la bouche et dans le siège, ainsi que lésions pétéchiales), ostéochondrite, anémie, hépato-splénomégalie, neurosyphilis.
Les zones les plus touchées sont les parties du corps découvertes et exposées aux phlébotomes : visage, mains, avant-bras, membres inférieurs. La guérison est généralement spontanée en quelques mois, laissant une dépression non pigmentée cicatricielle.
Le diagnostic se fait par la mise en évidence du parasite à l’examen direct, en prélevant les bords de la lésion. Le traitement varie selon l’espèce : traitement local (injection intralésionnelle de sels d’antimoine, crème antibiotique [paromomycine], cryothérapie) ou général (fluconazole per os, injection IV de pentamidine).
Chez ce patient, on a opté pour les dérivés de l’antimoine : Glucantime injectable en périlésionnel avec un traitement local antiseptique de la lésion. L’évolution était favorable, avec régression de la lésion. La guérison induit une immunité à vie.
Pour en savoir plus :
Deswarte G, Sibille F. Leishmaniose. Rev Prat 2019;69(2);178.
Mokni M. [Cutaneous leishmaniasis]. Ann Dermatol Venereol 2019;146(3):232-46.
Hassam B, Senouci K, Bennouna-Biaz F. La leishmaniose cutanée. Expérience du service de dermatologie d’Avicenne-Rabat. Médecine du Magreb 1991;28:37-8.
Par le Dr Fatima Oulhouss, médecine interne, CHP Inezgane, Maroc.