Quand prescrire (ou non) un EEG ?
Les recommandations françaises ont clairement établi l’indication d’un EEG dans les situations suivantes en pratique de ville :
– en cas de première crise d’épilepsie +++, l’EEG doit être réalisé au plus tôt après la crise, idéalement dans les 24 heures – afin d’augmenter sa sensibilité ;
– en cas de troubles cognitifs, syndrome confusionnel ou troubles de la vigilance d’évolution aiguë ou subaiguë, en l’absence d’explication après un premier bilan paraclinique ;
– chez l’enfant, les indications sont similaires en pratique de ville. L’EEG peut également être indiqué en cas de crise survenant quelques heures après un traumatisme crânien, en cas de troubles du comportement aigus, dans le bilan étiologique d’une déficience mentale ou d’un trouble du spectre autistique, de façon systématique en cas de malaise chez un nourrisson de moins de 1 mois ;
– chez le patient épileptique connu, l’EEG peut être utile pour discuter d’un éventuel arrêt du traitement, en cas de modification de la symptomatologie, ou parfois pour le suivi chez l’enfant.
À l’inverse, la réalisation d’un EEG est inutile dans les cas suivants :
– le bilan de céphalées ou de vertiges isolés ;
– la syncope typique (cardiogénique ou vasovagale) ;
– les ictus amnésiques et accidents ischémiques transitoires (les patients doivent néanmoins être évalués par un neurologue) ;
– une lésion cérébrale en l’absence de suspicion clinique de crise ; l’EEG ne permet pas, en effet, de prédire le risque de survenue ultérieure d’une épilepsie.
Attention : Un EEG s’interprète toujours dans un contexte clinique donné et vise à répondre à une question.
 
D’après : Quirins M, Mouder N, Huberfeld G. Indications de l’électro-encéphalogramme.  Rev Prat Med Gen 2023;37(1074);61-3.

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