Régime cétogène : du gras pour maigrir ? 

 
Le régime cétogène est le régime alimentaire de base de certaines populations (Inuits et autres peuples amérindiens) ; il est aussi utilisé à visée thérapeutique depuis près de cent ans dans l’épilepsie réfractaire, notamment de l’enfant, et plus récemment en oncologie pour potentialiser l’effet des traitements, avec des résultats inhomogènes entre les études. Il peut être aussi adopté pour la perte de poids, avec des résultats intéressants au moins à court terme, mais les mécanismes ne sont pas encore clairement établis.
Le régime cétogène consiste à diminuer de façon importante la part des glucides (le plus souvent au-dessous de 15 % de l’apport énergétique total), avec un apport normo- ou hyper-protéique et une augmentation des lipides (55-60 %) qui, transformés en corps cétoniques, deviennent la principale source d’énergie pour l’organisme. Le type de lipides (acides gras saturés vs acides gras polyinsaturés) varie selon les études, pouvant expliquer au moins en partie certaines variations dans les résultats.
Les risques potentiels de ce régime sont, à court terme, des troubles digestifs (nausées, vomissements, constipation), une asthénie, des céphalées et une intolérance à l’exercice, ces effets disparaissant en quelques jours à quelques semaines. La lithiase rénale est une complication bien documentée. 
Contrairement aux essais chez l’animal, les études chez l’homme ont montré des effets positifs sur le profil lipidique, avec une diminution des triglycérides, du cholestérol total et du LDL-cholestérol et une augmentation du HDL-cholestérol ; le bénéfice sur la pression artérielle n’est pas significatif, et les effets sur l’homéostasie glucidique sont controversés, semblant dépendre de la présence ou non d’un diabète de type 2 avec possiblement dans ce cas un meilleur contrôle glycémique et une réduction des traitements antidiabétiques. Les données ne sont pas suffisantes pour évaluer exactement les conséquences hépatiques et notamment le développement ou non d’une stéatose hépatique non alcoolique. Enfin, ces études étant, à quelques exceptions près, de courte durée, les effets à long terme d’un tel régime ne sont pas connus.
 
Alexandra Karsenty, La Revue du Praticien
 
Bouteloup C. Les régimes alimentaires « à la mode » peuvent-ils être dangereux ? Rev Prat 2019;69:1051-4.

Exercez-vous aux ECN avec les dossiers progressifs et les LCA de La Revue du Praticien