Une femme de 70 ans est adressée en consultation spécialisée pour une suspicion d’hypertension pulmonaire évoquée à l’échographie cardiaque qui retrouvait une fonction ventriculaire gauche normale avec fraction d’éjection à 65 %, VmaxIT 3,2 m/s, dilatation des cavités cardiaques droites, oreillette gauche légèrement dilatée. Elle a comme antécédents principaux une HTA. Elle a pris des anorexigènes pendant de nombreuses années. Il y a un an, elle a présenté un épisode d’embolie pulmonaire non grave pour lequel elle est toujours sous traitement anti-vitamine K. Elle dit être essoufflée depuis plusieurs mois et elle monte très difficilement jusqu’à son appartement situé au premier étage de son immeuble.

À partir de cette situation clinique, les questions pourront porter, par exemple, sur :
 Quelle est la probabilité échographique d’hypertension pulmonaire ?
 Haute probabilité en raison d’une VmaxIT entre 2,9 et 3,4 associée à des signes indirects d’ hypertension pulmonaire (dilation des cavités droites).
 En quelle classe fonctionnelle NYHA est cette patiente ?
 NYHA III.
Quelles hypothèses diagnostiques envisager chez cette patiente avant la réalisation du cathétérisme cardiaque droit ?
Hypertension pulmonaire post-embolique (antécédent d’embolie pulmonaire), une hypertension pulmonaire postcapilllaire (antécédent d’HTA + dilatation de l’oreillette gauche), une hypertension artérielle pulmonaire associée à la prise d’anorexigènes.
 Dans la démarche diagnostique à ce stade, quel examen est indispensable pour étayer le diagnostic d’hypertension pulmonaire post-embolique ?
La scintigraphie pulmonaire ventilation/perfusion qui permet d’éliminer le diagnostic d’ hypertension pulmonaire post-embolique en cas de normalité.
La scintigraphie pulmonaire est normale. Le cathétérisme cardiaque droit retrouve une pression dans l’oreillette droite à 10 mmHg, une pression artérielle pulmonaire moyenne à 38 mmHg, un index cardiaque à 2,8 L/min/m2, une pression artérielle pulmonaire occluse à 10 mmHg et des résistances vasculaires pulmonaires à 5,1 UW.
Comment interprétez-vous cet examen ?
Il s’agit d’une hypertension pulmonaire précapillaire (pression artérielle pulmonaire moyenne >25 mmHg et pression artérielle pulmonaire occluse 15 mmHg).
 Par quels examens complétez-vous le bilan étiologique de cet hypertension pulmonaire précapillaire ?
Un scanner thoracique, des épreuves fonctionnelles respiratoires, une échographie abdominale avec doppler hépatique pour rechercher une hypertension portale, une sérologie VIH, VHB, VHC, un bilan d’autoimmunité.
 Tous ces examens sont normaux en dehors d’une DLCO légèrement abaissée à 60 % de la théorique. 
Quel est votre diagnostic définitif ?
Une hypertension artérielle pulmonaire associée à la prise d’anorexigènes.

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