Vous recevez en consultation une patiente de 27 ans qui a des lésions prurigineuses évoluant depuis 1 mois. Elle est fermière.
Quel diagnostic évoquez-vous en 1er ?
La lésion élémentaire du psoriasis est une tache érythémato-squameuse, congestive, bien délimitée, recouverte d’une couche de squames sèche. Elle est indolore est peu ou pas prurigineuse. Le siège de la lésion est ubiquitaire, avec une prédilection pour les faces d’extension des membres et les surfaces exposées aux microtraumatismes.
Lorsque les lésions sont de taille d’une pièce de monnaie : le psoriasis est dit « nummulaire ». Son principal diagnostic différentiel est la dermatophytose de la peau glabre. En cas de doute, un prélèvement est réalisé pour vérifier l’absence ou la présence de champignons.
Il s’agit d’une dermatophytose de la peau glabre. Anciennement appelée « herpès circiné », c’est une infection cutanéo-phanérienne superficielle, fréquente, le plus souvent due à des dermatophytes anthropophiles des pieds ou zoophiles provenant d’un animal parasité : chat, chien (M. canis). L’humidité, les traumatismes locaux et l’occlusion sont favorisants. La contamination peut se faire par contact direct ou indirect. Les lésions forment des placards arrondis ou polycycliques (coalescents). L’atteinte est unique ou multiple, avec une bordure très évocatrice érythémato-vésiculo-squameuse, associée à un prurit parfois intense, d’évolution centrifuge avec guérison centrale.
Le traitement repose sur un antifongique local : 1 à 2 fois/jour pendant 2 à 3 semaines, avec recherche et traitement de l’animal contaminant +++.
Réflexe : la découverte d’une infection à dermatophyte doit faire rechercher d’autres localisations à distance (auto-inoculation).
La maladie de Lyme est une maladie zoonotique à transmission vectorielle causée par la bactérie Borrelia burgdorferi. Le diagnostic précoce est clinique : présence d’un érythème migrant habituellement indolore et non prurigineux.
L’érythème polymorphe se manifeste par une éruption brutale et asymptomatique de macules érythémateuses, papules, vésicules, ou bulles, au niveau des extrémités distales (dont souvent les paumes et les plantes) et le visage. La lésion classique est annulaire, avec un centre violacé et un halo rose séparés par un anneau pâle (lésion en cible ou en cocarde). La distribution est symétrique et centripète, s’étendant parfois au tronc. Certains patients ont un prurit.
L’éruption commence habituellement avec une plaque seule, initiale, de 2 à 10 cm qui apparaît sur le tronc ou les membres proximaux. Une éruption générale centripète de 0,5 à 2 cm de couleur rose ou des papules ovales de couleur fauve et des plaques suit dans les 7 à 14 jours suivants. Les lésions ont un bord squameux, légèrement surélevé (collerette) et ressemblent à une dermatophytose de la peau glabre. La plupart des patients ont un prurit, parfois sévère. Les papules peuvent dominer avec peu ou pas de desquamation chez l’enfant et la femme enceinte.

 

Références :
Dupin N, et al. Item 152 – UE 6 Infections cutanéo-muqueuses bactériennes et mycosiques.  Ann Dermatol Vénéréol 2018,145(1) :S57-S72.
Bahadoran P, Picard A, Mantoux F, et al. Dermatologie vénérologie.  Vernazobres Grego éditions, Paris, 8e édition, 2016.
 
Par le Dr Fatima Oulhouss, médecine interne, CHP Inezgane, Maroc.

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