Outre les travaux miniers, quelle profession est associée à un risque avéré de BPCO ?
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Pour rappel, la fraction des BPCO attribuables à des facteurs professionnels est estimée autour de 15 %. Chez les non-fumeurs, cette exposition professionnelle peut contribuer jusqu’à 40 % dans le poids global de la BPCO.
Plusieurs secteurs professionnels sont à haut risque.
En milieu industriel :
– Mineurs de charbon : des études épidémiologiques concluent avec certitude à une causalité entre l’exposition aux poussières minières (silice, quartz) et le risque de BPCO, en l’absence de pneumoconiose (silicose), avec une relation dose-effet, et cela quel que soit le statut tabagique. Chez les mineurs d’or, de potasse et de fer, un sur-risque de survenue de BPCO est également décrit.
– Si les études menées dans les fonderies (acier, métaux ferreux) et la sidérurgie sont difficiles à interpréter (aérosols de poussières, gaz et fumées complexes), un excès de bronchites chroniques et de troubles ventilatoires obstructifs est noté avec un déclin accéléré du VEMS dans les études longitudinales chez les sidérurgistes.
– Chez les travailleurs du coton (surtout ouverture des balles, battage et cardage), un déclin accéléré du VEMS est observé, lié à l’inhalation de fibres de coton, voire d’endotoxines, principalement en cas d’exposition prolongée.
– Le secteur du bâtiment et des travaux publics est l’un de ceux où le nombre de cas de BPCO est le plus élevé ; semblent particulièrement à risque les asphalteurs (exposition aux fumées de bitume, aux gaz d’échappement des moteurs diesel) et les tunneliers (poussières respirables et silice).
– Sont également responsables de BPCO professionnelles l’industrie des matières plastiques (isocyanates ?), la fabrication de caoutchouc, l’industrie de la céramique (faïence, poterie, verre, production de fibres céramiques), du bois et de la pâte à papier, les cimenteries, etc.
En milieu agricole :
– ouvriers des silos à grains (à un degré moindre, les dockers et les employés de meunerie), exposés aux poussières de céréales avec présence d’endotoxines ;
– travailleurs de certaines zones de production laitière (par exemple chez les producteurs de lait du Doubs) surtout dans les fermes traditionnelles anciennes ;
– éleveurs de porcs ;
– un récent rapport de l’Inserm établit une « présomption forte » d’un lien avec l’exposition professionnelle aux pesticides.
D’après : Peiffer G, Underner M, Perriot J, et al. BPCO : pensez aussi aux causes professionnelles ! Rev Prat 2018;68(1):74-8.