Savez-vous d’où vient l’expression « avoir une peur bleue » ?
Cette expression, qui serait née au XIXe siècle, illustre une observation sans doute bien plus ancienne. On pensait autrefois qu’une peur violente pouvait « glacer » le sang et ainsi le priver du feu qui lui donne sa chaleur et sa couleur rouge (une idée intimement liée à la théorie des humeurs alors en vigueur).
Derrière cette interprétation un peu fantaisiste se cache pourtant une réalité scientifique : sous l’effet d’une forte peur, on peut être amené à retenir sa respiration quelques secondes. Le sang étant provisoirement moins oxygéné, on remarque parfois un bleuissement au niveau des lèvres et la base des ongles. Il n’en faut dès lors pas plus pour parler de « peur bleue ». On associe par ailleurs cette expression au choléra, qui ravage la France à plusieurs reprises à partir de 1832 et qui provoque une cyanose de la peau.
 
Par Camille Jolin, responsable du patrimoine pharmaceutique de l’Ordre national des pharmaciens.

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