Bronchite aiguë : quand faire un examen complémentaire et lequel ?
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Toutefois, il existe quelques exceptions :
– dans un contexte épidémique, il peut être utile de prescrire un écouvillon naso-pharyngé pour la recherche de virus (grippe et/ou SARS-CoV-2) ;
– un examen cytobactériologique des crachats est recommandé en cas de maladie bronchique sous-jacente (bronchoneumopathie chronique obstructive [BPCO]) sévère, si la purulence des crachats est inhabituelle ;
– une radiographie du thorax recherche des diagnostics différentiels (pneumonie, épanchement pleural) en cas de signe d’appel : présence d’un foyer de crépitants à l’auscultation, douleur thoracique latéralisée, fièvre prolongée.
Lorsque les épisodes de bronchite se répètent, principalement au cours des périodes hivernales, et notamment s’il y a plus de quatre épisodes par an ou plus de deux mois d’antibiothérapie cumulée par an, il peut être nécessaire de rechercher une pathologie sous-jacente favorisant ces épisodes :
– une maladie bronchique chronique : BPCO, asthme ou dilatations des bronches. L’obstruction bronchique favorise l’accumulation de sécrétions et l’infection qui, en retour, altère la paroi bronchique et aggrave l’obstruction. Une étude de cohorte longitudinale a révélé que près d’un patient sur cinq sans maladie pulmonaire sous-jacente connue ayant eu un épisode isolé de bronchite aiguë recevait un diagnostic d’asthme dans les trois ans suivant l’épisode. La recherche d’un terrain allergique, l’interrogatoire sur les manifestations bronchiques chroniques et la réalisation d’une EFR renseignent sur la maladie bronchique. Une imagerie thoracique (scanner sans injection) permet de chercher des foyers de dilatations bronchiques ;
– un déficit immunitaire : un hémogramme permet de dépister une leucopénie. Une électrophorèse des protéines plasmatiques et un dosage pondéral des gammaglobulines recherchent une hypo-gammaglobulinémie ; ce déficit humoral, en relation avec un déficit immun commun variable, ou secondaire à un myélome, pourrait favoriser la récurrence d’infections sinopulmonaires. Une sérologie VIH peut également être envisagée ;
– un foyer infectieux chronique (dentaire ou sinusien) est une porte d’entrée pour les infections bronchiques.
D’après : Salvator H, Pastre J. Diagnostiquer une bronchite aiguë. Rev Prat Med Gen 2024;38(1086);189-91.