Vous êtes médecin généraliste en EHPAD et vous êtes appelé pour examiner Mme M., 94 ans. Cette patiente est atteinte d’une démence sévère et elle a un prurit diffus depuis 3 jours environ. Vous évoquez une gale commune.

De manière générale, quelles sont les réponses exactes concernant la gale ?

L’incidence de la gale est difficile à estimer précisément mais en constante augmentation.
Sarcoptes scabiei var hominis est un parasite de réservoir uniquement humain. Contrairement au pou de corps, il n’est pas vecteur de zoonoses. 
La charge parasitaire est généralement faible, de 10 à 20 sarcoptes/patient dans la forme commune.

Voici le poignet de votre patiente. Quelles lésions élémentaires observez-vous ?

Présence d’excoriations au niveau du poignet et présence de plusieurs sillons et vésicules perlées sur la paume de la main.

Vous concluez à une gale profuse non compliquée. Comment étayez-vous votre diagnostic ?

Le diagnostic de la gale est avant tout fait à l’interrogatoire (notion de contage, cas similaires dans l’entourage) et à l’examen clinique (lésions spécifiques). Lorsque l’interrogatoire est difficile ou qu’il y a peu de lésions spécifiques, il est utile de rechercher le sarcopte ou ses œufs au microscope après grattage d’un sillon, ou recherche de l’aspect « en deltaplane » au dermatoscope. L’examen parasitologique est de plus obligatoire en cas de gale survenant en collectivité pour le diagnostic du cas index.
La PCR n’est pas utilisée en routine. 
Il n’y a pas d’examen sérologique disponible pour le dépistage de la gale.

Quelle est votre prise en charge thérapeutique ?

Chez cette patiente démente en EHPAD ayant une gale profuse, il faut prescrire un traitement par voie générale, associé à un traitement local. 
Il faut traiter de manière simultanée tous les cas contacts, y compris les sujets asymptomatiques. 
Le traitement de la gale profuse comprend la décontamination des vêtements et de la literie, et également la décontamination de l’environnement étant donné la forte charge parasitaire.

À 3 semaines de son traitement par ivermectine, la patiente continue de se gratter. Quelles étiologies évoquez-vous en première intention ?

La résistance primaire à l’ivermectine est exceptionnelle. Ce n’est pas une étiologie à évoquer en première intention.
Toutes les autres propositions sont des causes classiques de prurit persistant après traitement de la gale. 

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