Vous recevez en consultation un enfant âgé de 4 ans, sans antécédent particulier, qui a des lésions prurigineuses sur presque tout son corps, sauf le visage.
Quel diagnostic évoquez-vous en 1er ?
Explications ci-dessous.
La lésion élémentaire du psoriasis est une tache érythémato-squameuse, congestive, bien délimitée, recouverte d’une couche de squames sèches pouvant se détacher spontanément ou après grattage à la curette. Cette lésion indolore est peu ou pas prurigineuse. Le siège est ubiquitaire, avec une prédilection pour les faces d’extension des membres et les surfaces exposées aux microtraumatismes.
Aussi appelée eczéma atopique, c’est une maladie chronique inflammatoire de la peau touchant surtout le nourrisson et l’enfant, mais qui peut persister ou apparaître parfois chez l’adolescent et l’adulte. Elle est caractérisée par une sècheresse cutanée associée à des lésions de type eczéma (rougeurs, démangeaisons, vésicules, suintement et croûtes) qui évoluent par poussées.
La varicelle est une primo-infection causée par le virus varicelle-zona. Elle est caractérisée par une fièvre accompagnée d’une éruption maculopapuleuse devenant rapidement vésiculaire, généralisée et prurigineuse, qui commencera à devenir croûteuse en 24 à 48 h. Diverses muqueuses (conjonctives, oropharynx, muqueuses génitales) peuvent également être atteintes.
Appelé aussi « dermatophytose de la peau glabre », il prend la forme d’une plaque érythémato-squameuse arrondie ou annulaire, à bords nets. Elle s’étend progressivement de façon excentrique, alors que le centre s’éclaircit, réalisant une lésion en cocarde, avec une bordure inflammatoire ; plusieurs localisations peuvent apparaître.
La gale ou scabiose est une parasitose cutanée bénigne, touchant plus de 300 millions d’individus par an dans le monde. Fortement contagieuse, cosmopolite, elle est liée à la colonisation de la couche cornée de l’épiderme par un acarien : Sarcoptes scabiei. La sous-espèce spécifique de l’homme est le Sarcoptes scabieihominis. Elle peut être responsable d’épidémies longues, difficiles à contenir, surtout dans les collectivités et les institutions. Elle est favorisée par la pauvreté, la vie en collectivité, la promiscuité (SDF).
Elle entraîne des lésions prurigineuses intenses +++ avec des vésicules perlées, des sillons et des nodules scabieux sur les espaces interdigitaux, les poignets et les organes génitaux. Dans la forme profuse, l’atteinte est diffuse, parfois érythrodermique, sans hyperkératose. Le dos, le visage, le cou et le cuir chevelu sont souvent atteints.
Il faut toujours évoquer la gale devant un prurit familial, à recrudescence nocturne.
La gale ne guérit pas spontanément : un traitement est nécessaire avec l’objectif d’éliminer le parasite et de prévenir sa transmission. Pour cette raison, il doit obligatoirement inclure la personne atteinte, les membres de son entourage proche (même ceux apparemment indemnes) et s’accompagner du traitement de l’environnement domestique (linge, literie, canapés…). Pour être efficace, le traitement doit se faire de façon simultanée et le plutôt possible.
Chez ce patient, on note une nette amélioration après application de benzoate de benzyle (Ascabiol ; 2 applications à 24 h d’intervalle, renouvelé à J7 d’intervalle) sur tout son corps (y compris les organes génitaux externes, ongles, paumes et plantes), sauf le visage et le cuir chevelu.
 
Pour en savoir plus :
Bernigaud C, Chosidow O. La gale.  Rev Prat 2018;68(1);63-8.
Gaspard L, Toutous-Trellu L, Laffite E, et al. La gale en 2012.  Rev Med Suisse 2012;335(2):718–25.
 
Par le Dr Fatima Oulhouss, médecine interne, CHP Inezgane, Maroc.

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