Un jeune homme de 20 ans, sans antécédents médico-chirurgicaux particuliers, consulte pour des lésions douloureuses évoluant depuis une semaine, siégeant au niveau du cou et rétro-auriculaires.

Quel est votre diagnostic ?

Appelé aussi « dermatophytose de la peau glabre », il prend la forme d'une plaque érythémato-squameuse arrondie ou annulaire, à bords nets. Elle s’étend progressivement de façon excentrique, alors que le centre s’éclaircit, réalisant une lésion en cocarde, avec une bordure inflammatoire ; plusieurs localisations peuvent apparaître.

La gale est une infestation de la peau par un acarien Sarcoptes scabiei. Elle entraîne des lésions prurigineuses intenses +++ avec des vésicules perlées, des sillons et des nodules scabieux sur les espaces interdigitaux, les poignets et les organes génitaux.
Il faut toujours l’évoquer devant un prurit familial, à recrudescence nocturne. La gale est favorisée par la pauvreté, la vie en collectivité, la promiscuité (SDF).

Les lésions provoquées par l’eczéma de contact apparaissent d’abord au niveau de la peau entrée en contact avec l’allergène (bracelet, bouton de pantalon, chaussures, vêtement, teinture...), puis diffusent à partir du point de contact, pouvant parfois s’étendre sur tout le corps. À la phase aiguë, il se manifeste par des lésions érythémateuses et prurigineuses, puis apparaissent les vésicules qui vont se rompre et suinter, pour laisser place à des croûtes.

La varicelle est une primo-infection causée par le virus varicelle-zona. Elle est caractérisée par une fièvre accompagnée d’une éruption maculopapulaire devenant rapidement vésiculaire, généralisée et prurigineuse, qui commencera à devenir croûteuse en 24 à 48 heures. Diverses muqueuses (conjonctives, oropharynx, muqueuses génitales) peuvent également être atteintes.

Il s’agit d’un zona. C’est l’expression clinique de la réactivation du virus varicelle-zona. Il est caractérisé par des lésions vésiculaires groupées (organisation en bouquet des vésicules) qui suivent la distribution d’un dermatome, le plus souvent unilatéral, et accompagnées de douleur. Les lésions sont en général précédées (48 à 72 heures) de douleur au site du dermatome atteint. La maladie touche surtout les plus de 50 ans.
La principale complication est la douleur post-zostérienne, dont l’incidence augmente avec l’âge : 50 % des cas à 50 ans, jusqu’à 70 % au-delà de 70 ans. Le zona ophtalmique est source de douleurs post-zostériennes intenses et prolongées, et de complications oculaires parfois graves pouvant compromettre de façon irréversible la vision.
L’aciclovir a transformé le pronostic de cette infection et la prophylaxie par un vaccin vivant atténué est recommandée chez les sujets à risque.
Réflexes :
1 – Toute éruption vésiculeuse unilatérale doit faire évoquer un zona.
2 – Tout zona sévère ou chez un sujet jeune doit faire rechercher une immunodépression.


Pour en savoir plus :

Courjon J, Demonchy E, Roger PM. Item 168 (ancient 164). Infections à herpès virus du sujet immunocompétent. Partie : varicelle, zona.  Rev Prat 2017;67(4):3183-8.

Gavazzi G, Gautier J, Drevet S. Vaccin contre le zona, où en est-on ?  Rev Prat 2019;69(3);239-41.

Bahadoran P, Picard A, Mantoux F, et al. Dermatologie vénérologie. Vernazobres Grego éditions, Paris, 8e édition, 2016.

 

Par le Dr Fatima Oulhouss, médecine interne, CHP Inezgane, Maroc.

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