Jacques, 30 ans, est steward dans une grande compagnie aérienne. Il vient vous voir pour une éruption diffuse maculeuse, évoluant depuis 3 jours (figure 1).

Figure 1 (source : collection du Dr A. Bertolotti)
Question 1 - Vos hypothèses diagnostiques sont les suivantes :
Il voyage sur toute la planète, il peut avoir contracté ce virus au cours d’un de ces voyages.
Les lésions de psoriasis sont des papules ou des plaques érythémato-squameuses.
Les lésions de dermatophytie sont généralement circinées et érythémato-squameuses en périphérie.
La photo montre un rash érythémato-maculeux. Un psoriasis est papulo-squameux. Une dermatophytie est généralement maculo-squameuse. Ces deux lésions ont un aspect généralement circulaire de quelques millimètres ou centimètres de diamètre, alors qu’ici l’éruption est diffuse, érythémateuse, avec espace de peau saine.
L’examen retrouve une légère asthénie, quelques adénopathies superficielles. L’auscultation cardiorespiratoire est normale, l’abdomen est souple et indolore, sans organomégalie. Jacques ne se plaint d’aucun signe urinaire. Il ne prend aucun traitement et n’a aucun antécédent hormis une appendicite dans l’enfance.
Question 2 - Vous prescrivez les examens complémentaires suivants :
Devant la suspicion d’une infection sexuellement transmissible (IST) et possiblement du VIH, on ne peut pas s’abstenir de bilan.
N’a pas d’intérêt si la lésion n’est pas un peu squameuse.
À partir du moment où l’on dépiste une IST, il faut avoir le réflexe de dépister toutes les autres. De plus, cette roséole doit faire évoquer une syphilis.
Il revient vous voir 4 jours plus tard. L’éruption n’est presque plus visible, mais, avant de vous montrer ses résultats biologiques, il se permet de vous montrer une photo prise il y a 6 semaines de son pénis (figure 2). La lésion l’avait inquiété initialement, mais, indolore, elle avait finalement guéri spontanément.
Figure 2 (source : collection du Dr A. Bertolotti)
Question 3 - Votre principale hypothèse diagnostique est la suivante :
Lésion ulcérée à fond propre, indolore, indurée, unique, de la verge.
Lésion à fond fibrineux/suintant, douloureuse.
La lésion peut être aussi à fond propre, indolore, mais elle ne guérit pas spontanément.
Ne donne pas de lésion ulcérée.
Aspect blanchâtre de la muqueuse, ou aspect érythémateux émietté de lésions millimétriques.
Sa prise de sang montre un test tréponémique à 1/512 et un test non tréponémique à 1/16. La sérologie VIH est négative.
Question 4 - Votre diagnostic final le jour de la consultation est le suivant :
Que chez un sujet asymptomatique dont la dernière sérologie négative remonte à 1 an
Que chez un sujet asymptomatique dont la dernière sérologie négative remonte à > 1 an
Question 5 - Votre (vos) possibilité(s) thérapeutiques est (sont) la (les) suivante(s) :
Concerne des formes tardives (> 1 an).
N’est pas indiqué car trop court.
Concerne des formes tardives (> 1 an).
Sa prise de sang de contrôle à 6 mois montre un test tréponémique à 1/1024 et un test non tréponémique à 1/2. 
Question 6 - Que faites-vous ?
Le critère de guérison correspond à une baisse d’un facteur 4 du test non tréponémique à 6 mois.
Il revient vous voir 12 mois plus tard avec ces lésions sur la verge (figure 3).
Figure 3 (source : collection du Dr A. Bertolotti)
Question 7 - Votre diagnostic est le suivant :
Lésions typiques de condylomes acuminés en crêtes de coq de la verge chez un patient aux antécédents d’IST.

Exercez-vous aux ECN avec les dossiers progressifs et les LCA de La Revue du Praticien