Mme B. consulte pour Grégoire, son premier enfant, âgé de 1 mois et 10 jours, qui vomit. Il est né à terme avec un poids de naissance de 2 850 g, et a été alimenté d’emblée avec un lait artificiel. À son retour à la maison, il a présenté quelques régurgitations peu importantes après les tétées. Mais, depuis l’âge de 3 semaines environ, celles-ci sont plus abondantes puis sont devenues de véritables vomissements qui surviennent maintenant 1 à 2 heures après le biberon. Le lait a été épaissi et un traitement par Motilium a été débuté, mais rien n’y fait. L’enfant garde un bon appétit mais la mère est désespérée car Grégoire ne grossit plus, et en plus il a des selles dures tous les 3 jours. À l’examen, vous trouvez un enfant tonique, qui cherche à téter. Vous notez quelques plis cutanés au niveau des cuisses, l’auscultation cardiopulmonaire est normale, la fontanelle n’est pas tendue et même plutôt un peu déprimée. Le poids est de 2 550 g, la taille de 50 cm et le périmètre crânien de 35 cm.
Quel diagnostic évoquez-vous ? Énumérez les arguments qui justifient votre réponse.
Le diagnostic à évoquer est une sténose hypertrophique du pylore.
Les arguments en faveur :
– l’âge : vomissements entre 3 et 6 semaines de vie,
– vomissements de plus en plus tardifs après les repas,
– non améliorés par les traitements habituels,
– entraînant une stagnation pondérale,
– appétit conservé,
– constipation associée,
– chez un garçon,
– premier né.
Quels signes recherchez-vous à l’examen clinique pour vous conforter dans cette hypothèse ?
L’examen clinique recherche : 
une voussure épigastrique ,
accompagnée d’ondulations péristaltiques,
– l’olive pylorique : masse oblongue dans l’hypochondre droit.
L’examen clinique apprécie également le retentissement :
– signes de déshydratation : muqueuses sèches, pli cutané persistant, fontanelle déprimée ;
– signes de dénutrition : fonte des masses musculaires, disparition du panicule adipeux, plis de dénutrition.
Quel examen complémentaire prescrivez-vous pour confirmer votre diagnostic ? Décrivez les signes typiques qu’il mettra en évidence.
L’examen clé pour le diagnostic est l’échographie abdominale (chez un opérateur entraîné). 
Elle montre : l’hypertrophie du muscle pylorique, en région sous-hépatique
– en coupe transversale : aspect en cocarde, diamètre de l’olive > 10 mm, épaisseur de la couche musculaire > 4 mm ;
– en coupe longitudinale : longueur du pylore > 20 mm, peu de passages pyloriques,
Le diagnostic est confirmé. Quel est le traitement précis de cette affection ?
Le traitement est chirurgical :
– c’est la pylorotomie extra-muqueuse
– consistant en une incision de la séreuse et du muscle pylorique jusqu’au plan muqueux sans ouvrir la muqueuse.
Le traitement évoqué est programmé. En attendant, quelle prise en charge de l’enfant instituez-vous ?
La préparation per-opératoire est importante :
– enfant à jeun, en proclive ;
– pose d’une sonde gastrique mise en siphonage ;
– bilan biologique recherchant : une alcalose hypochlorémique, une hypokaliémie, une hypochlorurie ;
– pose d’une voie veineuse périphérique.
– correction des troubles ioniques par une réhydratation avec un soluté composé initialement de : glucosé 5% + NaCl 5 g/L + CaCl 1 g/L + KCl 2 g/L. 
La surveillance repose sur :
– la clinique : disparition des signes de déshydratation, reprise d’une diurèse, reprise pondérale, reprise du transit ;
– la biologie, utile uniquement si la clinique ne s’améliore pas : ionogramme et réserve alcaline, chlorurie.

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